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Mathieu Pernot – La Santé

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Autopsie d’une prison ordinaire

En anthropologue, le photographe Mathieu Pernot a relevé les traces présentes sur les murs de la prison de la Santé avant que celle-ci soit détruite. Dessins, images et mots des prisonniers qui forment un étrange poème sur leurs conditions de vie en milieu carcéral. 

Les murs parlent. Quand il s’agit de ceux d’une prison, ils forment même parfois un livre étonnant où se mêlent les voix des hommes qui les habitent. Ainsi en est-il du travail mené par Mathieu Pernot à la prison de la Santé à Paris. Le photographe, qui a réussi à obtenir un accès privilégié au lieu, a su recueillir toute la matière qu’il a trouvé sur les murs : dessins, images et textes qui s’entremêlent et font un cadavre exquis où nous pouvons lire un peu de ce qu’est la condition d’un détenu. « Les murs, ce sont leurs seuls espaces d’expression », témoigne Mathieu Pernot, « l’administration pénitentiaire les ont laissé tranquille à ce niveau-là. C’est même leurs seuls espaces de liberté en quelque sorte ». Le photographe dit être tombé des nues lorsqu’il a visité la prison vide de prisonniers. « A chaque porte que j’ouvrais, il y avait un trésor » dit-il. Un trésor un peu particulier : l’expression d’un être qui vit la condition carcérale, c’est-à-dire qui vit sans liberté dans un lieu rempli d’éléments qu’il n’a pas choisi et notamment et avant tout les autres qu’il côtoie.

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