Arrêté le 8 mai dernier lors d’un reportage pour National Geographic, et détenu depuis à Gaziantiep, près de la frontière syrienne, le photo-journaliste Mathias Depardon a interrompu sa grève de la faim commencée le 21 mai dernier. L’annonce a été rendue par le secrétaire général de Reporters sans frontière, Christophe Deloire. Le journaliste avait été jugé et accusé de « faire la propagande d’une organisation terroriste », d’après la justice turque, alors qu’il souhaitait suivre des militants du Parti Travailleurs Kurde (PKK). Sa garde à vue avait duré plus de trente heures.
Le dossier a rapidement inquiété les autorités françaises. « Mathias Depardon est bien traité, il sait que son dossier est porté au plus haut niveau : le journaliste a mis fin à sa grève de la faim. Cela ne veut rien dire sur l’issue finale, mais ce sont des signaux positifs. C’est satisfaisant de voir que la mobilisation, l’engagement de l’ambassade, le fait que ce soit traité en France, ça semble commencer à porter ses fruits », a indiqué Christophe Deloire à AFP.
Hier, à l’occasion du sommet de l’OTAN à Bruxelles, le président de la République Emmanuel Macron a répété son engagement sur ce dossier et rappelé sa fermeté vis-à-vis de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. « La discussion a été franche, directe et virile. Le résultat, c’est que ce matin, nous avons obtenu l’accès consulaire pour Depardon. »