Il y a quelques jours, nous vous annoncions via Reporters Sans Frontières l’arrestation du photographe français Mathias Depardon en Turquie, par les autorités. Selon son avocate Semine Seker, son expulsion serait imminente. Le photographe avait été arrêté au sud-est du pays, dans la province de Batman, alors qu’il souhaitait réaliser un tournage pour National Geographic à Hasankeyf.
Le journaliste a été gardé plus de trente heures en garde à vue, sur soupçon de « faire la propagande d’une organisation terroriste ». Le chef d’accusation se fonde en partie sur des clichés du photographe de militants du Parti Travailleurs Kurdes (PKK) publiés dans plusieurs médias français. France 24 précise que les policiers auraient remonté le fil d’actualité de son compte Twitter afin d’en trouver la trace, ce qui est dénoncé par Erol Önderoğlu, responsable de RSF en Turquie, comme une technique justifiant à posteriori son arrestation.
Rappelons que les libertés de la presse, d’information et de libre pensée se sont considérablement réduites ces derniers mois en Turquie, après avoir été déjà préalablement malmenées les années passées sous la présidence d’Erdogan. Le journaliste allemand Deniz Yücel (Die Welt) est détenu depuis février pour « propagande pour une organisation terroriste et incitation à la sédition ».