Le territoire de prédilection de Mary McCartney ? Le portrait et le reportage pris sur le vif. Les travaux de la photographe britannique rayonnent de l’alchimie particulière qui se forme entre un photographe et son sujet. Elle se concentre avec une intensité toute particulière, qu’il s’agisse de son étude intimiste des ballerines du Royal Ballet, d’instants fugaces pris dans les coulisses des défilés de mode, ou d’inconnus rencontrés dans la rue.
Sa dernière exposition déroule son parcours à l’Izzy Gallery de Toronto et nous présente des moments authentiques et spontanés, avec des images sensuelles, presque voyeuristes, et dénuées de structure et de rigidité. L’idée inhérente au titre « Undone » est de rejeter toute pose formelle, toute préconception dans la composition ou la notion d’espace. Le résultat va au-delà du simple travail de reportage et reflète un degré de sophistication remarquable, ainsi qu’une maîtrise absolue de ses propres objectifs. L’artiste connaît intimement son appareil et en un éclair, sait parfaitement ce qu’il peut faire.
Pour Undone, elle a choisi majoritairement des femmes, et ses portraits vont de Fan, vision de Kate Moss dans un dressing désordonné, à Shiny Shoes, œuvre faussement spontanée et méticuleusement composée. Les trois tableaux Slip, Split et Grip capturent toute l’énergie de la troupe de la comédie musicale du West End, A Chorus Line. Lacing est le portrait délicat d’une femme qui lace gracieusement ses chaussons. Saturé de rouges orangés, il forme un contraste frappant avec les tirages éthérés en noir et blanc que l’on retrouve majoritairement dans cette série. Mary McCartney est particulièrement à l’aise dans le chaos des coulisses, comme en témoigne la vidéo Crazy Horse : les mouvements rythmés des danseuses font écho au mouvement et à l’atmosphère que dégage l’exposition toute entière.
Mary McCartney, Undone
9 novembre – 9 décembre 2017
Izzy Gallery
1255 Bay St
Toronto, ON M5R 2A9
Canada
