Vidéo réalisée par Molly Benn / Ourageis13.com lors des séances de dédicace
https://vimeo.com/90212315
Nul besoin de présenter à nouveau l’un des représentants les plus excentriques que la photographie anglaise ait compté ces vingt dernières années. Identifiable entre tous, notament grâce à la surenchère de couleurs caustiques émanant de ses compositions, Martin Parr a produit jusqu’à présent une œuvre prolifique, témoin d’idiosyncrasies modernes, qui comme tant d’autres de ses contemporains, s’est attaché à portraiturer les dérives supposées d’une société occidentale en prise à l’opulence et au désoeuvrement.
Le photographe, qui a pour habitude d’accepter les invitations européennes, est à l’honneur en cette fin mars. Paris lui déroule le tapis rouge avec trois actualités qui créent l’événement. En premier lieu, la parution du très attendu volume III du Livre de photographies aux éditions Phaidon concerne son activité de collectionneur. Mais Paris n’est pas étrangère à sa présence dans la capitale puisque la Maison Européenne de la Photographie est à l’origine d’une carte blanche qui lui a été consacrée. Inaugurée mercredi dernier, l’exposition issue de cette promenade dans Paris a fait l’objet d’une publication originale imaginée par les éditions Xavier Barral intitulée Paris.
A cette occasion, L’Œil de la Photographie a choisi de consacrer la journée au photographe britannique de Magnum. Retour sur le travail titanesque d’un féru de livres de photographies qui, depuis sa première publication en 1982 (Bad Weather), compte à son actif pas moins de 70 ouvrages publiés et des milliers d’autres collectés. Nous l’avons suivi samedi dernier pour une séance de dédicace chez Artcurial, puis au BAL.
Profitant de l’exclusivité de la sortie de l’ouvrage aux éditions Phaidon, le BAL organisait une rencontre avec le photographe et son co-auteur Gerry Badger, suivie d’une signature. La présentation de dix livres sélectionnés par leurs soins a été dévoilée devant un public attentif et impatient de découvrir le troisième volet de cette Histoire de la photographie. Car c’est bien là l’intention des deux auteurs : raconter implicitement l’évolution du médium via le livre de photographies. Entre deux séances de signature, l’historien Gerry Badger a accepté de revenir avec nous sur la genèse de ce projet étonnant, faisant figure d’autorité pour les professionnels. La journée devait s’achever dans l’un des endroits les plus selects de la capitale pour une ultime signature au Silencio. Sur l’écran du club de David Lynch, les photos parisiennes défilaient en boucle, saluant la prédisposition particulière du photographe à retourner les clichés dans un sens, puis dans l’autre, et d’en délivrer une vision à la fois mordante et humaniste.