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Martin Kollar, lauréat du Prix Elysée 2015

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Le photographe slovaque Martin Kollar est le premier lauréat du Prix Elysée 2015. Sélectionné par un jury d’experts parmi huit nominés, il a été révélé au public à l’occasion de la Nuit des images à Lausanne le samedi 27 juin 2015. Pour Martin Kollar, la photographie est « une étape intermédiaire, une sorte de mémoire transitionnelle entre deux moments. »

Lancé en 2014, le Prix Elysée est un prix de soutien à la production  dans le domaine de la photographie. Résultat d’un partenariat  entre le Musée de l’Elysée et Parmigiani Fleurier, il offre une aide  financière et un accompagnement muséal à des artistes à  mi-carrière, passionnés par la photographie et le livre.

Huit nominés ont été sélectionnés en juin 2014 par le musée  parmi plus de 400 candidatures venues du monde entier.  Anoush Abrar, Mari Bastashevski, Philippe Chancel, Annabel  Elgar, Agnès Geoffray, Martin Kollar, Marco Poloni et Kourtney Roy  ont reçu une contribution de 5 000 CHF en vue d’une première  présentation d’un projet inédit dans le  Livre des nominés , publié  pour l’occasion. Une exposition des travaux des nominés a par ailleurs été présentée au Musée de l’Elysée du 30 janvier au 3 mai 2015.

« Provisional Arrangement », le projet de Martin Kollar 

Elevé dans l’illusion du « communisme à jamais », Martin Kollar appartient désormais à la génération du temporaire, passant d’un job à l’autre, d’un appartement au suivant, d’une relation à la prochaine. « Mes projets sont généralement connectés avec des territoires et des espaces limités, qu’il s’agisse de l’Europe de l’Est, du Parlement européen ou d’Israël. Je passe plusieurs années sur chacun d’eux, jusqu’à ce que je sente que j’en ai fait le tour. Vient alors l’idée suivante, qui est généralement une sorte de correctif de la précédente. Cette fois, j’ai eu envie d’un travail en lien avec nulle part, d’un projet autour de la temporalité et du provisoire. »
Son projet Provisional Arrangement, conçu à la manière d’un road movie, vise à capter ces moments où le permanent devient provisoire. Cherchant des lieux de confrontation entre différentes temporalités, Martin Kollar a promené son objectif dans les allées du Musée d’histoire militaire de Dresde, entre autres. « Là, j’ai photographié une installation représentant des pigeons munis de mini-appareils photo durant la Seconde guerre mondiale. Ils évoquent les drones d’aujourd’hui. La photographie, dans ce cas, est une étape intermédiaire, une sorte de mémoire transitionnelle entre deux moments, explique l’artiste . C’est là-dessus que je souhaite travailler, combler le vide, construire dans les interstices.»

Martin Kollar reçoit CHF 80 000. Cette somme est attribuée pour moitié à la production du projet et pour moitié à la publication du livre de ce projet. Il doit mener son travail à terme en une année, au cours de laquelle il sera suivi par Lydia Dorner, conservatrice assistante au Musée de l’Elysée. Une exposition de son projet est prévue au musée, à Lausanne, en septembre 2016.

http://www.elysee.ch

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