Son nom sonne la France. Ses origines sont pourtant haïtiennes. Bientôt, au mois de juillet, elle découvrira Paris. Elle en rêve depuis longtemps. Marjorie s’est avancée avec beaucoup d’incertitudes sur sa photographie. Ne sachant pas comment appréhender le monde impitoyable de la mode. C’était aussi il y a deux semaines ; la Parson New School of Design de New York organisait une journée dédiée à des lectures de portfolio. Une façon de confronter ses étudiants en dernière année de photographie à certains professionnels de l’image, dont, en exemple, la talentueuse photographe Jen Davis. Après quelques rapides conseils – vingt minutes en tout et pour tout –, nous avons déjeuné ensemble, discutée encore de ses images, de l’avenir, rit de choses simples. Les photographies de Marjorie sont assez classiques, mais teintées de ce naturel que la mode n’aime plus. Il n’y a pas de futile représentation, seule la beauté du moment. Une beauté en noir et blanc, qui dissimule une belle sensibilité et un sacré coup d’œil pour l’être humain. Sur une image de nu, il ne reste qu’un voile, et derrière, un semblant de fenêtre, des morceaux de blancs et de gris, et au milieu, cette silhouette qui danse avec notre regard.
Jonas Cuénin