« Tu veux voir mes photos sexy ? », demanda Maripol à Adèle Jancovici, en lui tendant une boîte, avant d’ajouter : « Personne ne les a jamais vues. Jure que tu n’en parleras à qui que ce soit. » Mais cette promesse n’était pas destinée à être tenue, et ce qui avait été tenu secret pendant des décennies était mûr pour faire surface, lorsque Maripol et Jancovici réunirent leurs forces pour créer Maripola X, la première publication de Le Livre – Art Publishing, que Jancovici a créée.
Lancé chez BookMarc, à New York, le vendredi 7 février, Maripola X est une sélection de Polaroids issus de la collection privée de l’artiste, présentant des travaux allant de ses débuts à New York à ses productions actuelles. Elle comprend des clichés de Grace Jones, Naomi Campbell, Pat Cleveland, Steven Meisel, Vincent Gallo, Francesco Clemente, Klaus Nomi, et Joey Arias. Comme bien d’autres livres avant lui, Maripola X est un guide exquis pour explorer l’art de la séduction.
Beaucoup de ces photographies représentent un risque subtil, nous offrant un aperçu des explorations sexuelles d’une femme très à l’aise avec son corps. « Je n’ai aucune honte, ni rien à cacher », note Maripol. « Ces images sont tellement personnelles, je devais être en colère quand je les ai faites, et que j’ai couvert l’une d’elles de sang, ou découpé le sexe dans une autre. Il y a une curiosité pour le plaisir s’exprimant dans ces images qui les rend très personnelles. »
Comme Maripol le raconte dans l’introduction du livre : « J’ai eu mon SX-70 par Edo [Bertoglio] et nous l’utilisions tous les deux. Lorsque j’étais vêtue de cuir, mon Polaroid devenait mon ami, mon confident, mon espion, mon outil, et mon compagnon secret. Rien n’était calculé ; tout se faisait dans l’instant. Au même moment, je livrais mon âme sur papier. J’ai écrit secrètement pendant des années mes pensées intimes, mes joies et mes peines — mes poèmes au bout de mon stylo, ma vie avec un stylo. »
Maripola X comprend 69 poèmes en français et en anglais de l’artiste ; nous pouvons apprécier les mots dans leurs langues d’origine, ce qui nous donne un accès direct à l’esprit et au cœur de cette âme raffinée. « L’apothéose d’un artiste se doit d’être publiée. Cela est vrai aussi pour un auteur », observe Maripol, notant que la publication de sa poésie est la cerise sur le gâteau d’une carrière dans la mode, les bijoux, la réalisation de films, la photographie, et l’écriture qui s’est étalée sur quatre décennies.
http://www.llapnyc.com
http://www.maripolitan.com
http://missrosen.wordpress.com