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Marine Foissey : le masque et la « persona »

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A la chauve rhétorique des photographes mâles qui servent sur canapés moins des femmes que leurs seins, Marine Foissey impose une quête de la féminité selon diverses stratégies subtiles. Dans sa série Fucking Perfect Life, elle a utilisé « des poupées (très roses et très connues) pour illustrer la complexité, la drôlerie et l’absurdité de nos rapports entre femmes et hommes ». Et l’artiste d’ajouter «  »Ce travail n’est pas à prendre comme un plaidoyer, plutôt comme des petits bombons acidulés au goût de prise de conscience. » Parfois elle crée des narrations de dévoilement progressif en des yeux de prises subtiles et impeccable où la recherche identitaire joue des masques.

Marine Foissey dit possèder un certain talent pour se regarder sans me voir. En fait ce talent est certain. Mais pas au service de n’importe quoi. Et la créatrice de préciser « On pourrait penser que je vais atteindre une réponse en pratiquant l’autoportrait mais pas sûr. J’utilise mon corps pour mes photographies comme une matière faisant partie de l’idée même de l’image. » Sous des habits de cérémonie votive où toute passementerie perverse est évacuée, la femme est à la recherche de sa vérité là où rôde une forme de volupté au moment où le visage demeure caché. Existe un jeu d’éclipses comme si la louve veillait pour créer une idée toujours neuve de sa « persona ». Si bien que l’image dépayse l’abord de la féminité. C’est une manière de colmater bien des illusions optiques pour créer de diaphanes « péchés » non sans un certain humour et pour montrer loin de tous les fourvoiements qui font germer les fantasmes ce que la féminité couve au-delà des effets de chair festive.

Pour éviter de ne connaître du temps que la pendule et du portrait que l’apparence crée un monde qui peut sembler irréel ou somnambule. Pourtant ces portraits transforment ce qui souvent est chez d’autres photographes qu’une parodie ontologiquement niaise. C’est pourquoi chez une telle créatrice la métempsychose est là pour quitter le royaume des apparences et des masques. Certes elle utilise parfois ces derniers pour une stratégie intime de sur-vivance et de défi et ce afin de ne pas se contenter de ne représenter le réel par son écume. Le masque peut souligner dans son apparente pérennité la justesse de l’instant fragile ou l’empreinte d’une douceur. Un paradis perdu. Il y a une émotion qui parle dans la force de la scénographie et des prises.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

http://www.marinefoissey.com

https://www.instagram.com/marinefoisseyphotography/

 

 

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