Depuis 2018, Marin Karmitz préside l’Institut pour la photographie à Lille. Alors qu’une nouvelle programmation a lieu cet automne avant une grande phase de travaux pour une ouverture en 2026, il revient sur le projet de l’Institut et l’importance de préserver de la meilleure façon les archives des photographes.
Quelle est la genèse du projet ?
Ça s’inscrit dans une réflexion que j’avais par rapport à la photographie. Je suis, depuis de nombreuses années, au conseil d’administration des Rencontres de la photographie à Arles. Grâce à Arles et pas seulement, nous sommes en France dans une position de leadership par rapport au domaine de la photographie. C’est peut-être d’ailleurs le seul leadership qui nous reste… Ce n’est plus la peinture, ce n’est plus la sculpture, ce n’est plus la musique, etc. Arles, c’est l’équivalent du Festival de Cannes pour la photo. On rassemble des gens du monde entier qui viennent, qui se voient, qui discutent… Arles a l’avantage de couvrir l’Espagne, l’Italie et le bassin méditerranéen, sans parler de la région même du midi qui est très riche en événements culturels et en gens qui aiment ces événements, qui les visitent… Quand Sam Stourdzé m’a proposé de réfléchir à cet Institut pour la photographie à Lille, qui était né dans son imagination et celle de Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts-de-France, je me suis dit, mais, en fait, si je regarde bien, je vois qu’il y a Arles, il y a Paris – Paris c’est aussi ce qui aide la France à être capitale mondiale de la photographie à travers Paris Photo, mais aussi les institutions qui s’y trouvent… – on va donc aller dans la région du Nord avec ce projet : formidable ! Car ici c’est aussi la Belgique, l’Allemagne, l’Angleterre, la Hollande…