Présenter Marin Hock en janvier 2012 n’est pas chose simple. Diplômé de l’Ecole Supérieure des Arts »le 75 » à Bruxelles, l’actuel lauréat du Prix SFR de 23 ans a vécu une très belle année 2011. Exposé à Paris Photo, aux RIP d’Arles, puis à Lille 3000, le studio Hans Lucas diffuse ses oeuvres depuis novembre.
Patrick Tourneboeuf, parrain du Prix SFR et membre fondateur du collectif Tendance Floue, a été surpris par “la qualité de son travail. Une technique très bien maîtrisée, une construction, du sens et de l’aisance. Et puis surtout, il y a un devenir.” Cela tombe bien car Alain Mingam soutient ses nouveau projets, “sa démarche, entre le plastique et le documentaire, est multi facette”. De la street photography au documentaire en passant par le portrait ou la photographie conceptuelle, Marin Hock étonne par sa facilité d’aborder des univers différents.
La série “D’une tristesse à l’autre”, dont sont extraites les photographies présentées ici ont été réalisées à la Devinière. Il s’agit d’un centre ouvert de psychothérapie institutionnelle près de Charleroi en Belgique. Marin Hock a souhaité prendre du recul par rapport la thématique de la folie, fréquemment visitée et de jouer avec les perspectives, les objets et les volumes.
“À la Devinière, j’ai rencontré des hommes et des femmes libres”.
Libre mais aussi en situation de détresse. Si certains ont été abandonnés ou ont vécu longtemps enfermés, tous ont été soumis à de sévères traitements pharmaceutiques. Marin Hock a choisi cet institut car il ne classe pas les patients par pathologie et a pris le parti de diminuer les traitements pour réduire leurs psychoses.
Cette série qui souligne avec justesse une maladie que l’on peut parfois guérir, illustre assez la citation de Réjean Ducharme, écrivain québécois, “Folie n’est pas déraison, mais foudroyante lucidité”.
Wilfrid Estève