Abandons
Un voyage sans but dans un chaud mois de mai, à l’écart des routes touristiques, le long d’un tronçon de côte, à la découverte d’une nature encore sauvage, d’une mer enchanteresse dans ses splendides nuances, du tiffany au bleu, et où le temps passe lentement.
J’attrape ce que je vois et ce que mon regard crée :
Des lieux, des bâtiments, des objets ici et là abandonnés, dégradés et que le temps et l’indifférence des êtres humains ont transformés ; où les éléments physiques prennent une dimension quasi métaphysique, simple et indispensable à l’équilibre de ce microcosme.
Des lieux et des objets qui parlent de silence, de sons, de lumières et d’ombres, de couleurs, d’odeurs et de solitude, imprègnent l’environnement, le rendant suspendu entre réalité et nostalgie, où le temps devient élastique.
Des lieux et des objets de gens ordinaires, même banals qui ont une vie propre, avec le désir de raconter comme s’il leur était possible de revivre.
Je lâche mon regard et mon voyage devient intense et suggestif, avec un charme silencieux, presque intime.
Et en attendant je me demande pourquoi mon regard se porte sur le décadent et pas seulement sur ce qui est ici et maintenant. Peut-être qu’à une époque d’incertitude et d’interrogations sur l’avenir, savoir que le temps fait son travail, toujours le même sans discrimination, me console. Le délabré implique des histoires, il est le signal de ce qui a été et sera probablement encore ; il donne une valeur esthétique, parfois même romantique, au temps, aux choses et aux histoires.
Je me demande pourquoi quitter le monde de l’abandon des beautés naturelles, des lieux, des objets et des histoires, comme s’il n’y avait pas d’avenir.
Maria Novello
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