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Maria Grazia Granati

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Elle vit pour une passion mortelle

La tauromachie a toujours été traditionnellement une affaire d’hommes. Pourtant, lorsqu’elle entre dans l’arène et incarne son souhait, elle fait triompher les stéréotypes culturels.

Néanmoins, elle n’adhère à aucun idéal de féminisme. Au contraire, elle se bat pour elle-même et relève le défi comme le font les hommes.

En 2016, j’ai voyagé dans des écoles de tauromachie dans le sud de l’Espagne, pour suivre plusieurs filles pendant qu’elles s’entraînaient pour la profession qu’elles avaient choisie, pour être une < torera >.

Bien des kilomètres et des mois plus tard, lorsqu’ils m’ont permis d’entrer dans leur monde, j’ai été émerveillé par la détermination qui habite leur corps, leur entraînement conscient pour affronter un taureau de cinq cents kilos, mais encore plus la pratique constante de la mort.

Souvent, ce sont des filles de mères qui n’approuvent ni ne comprennent jamais comment elles ont attrapé la fièvre des taureaux, un virus contre lequel il n’y a pas de remède. Ils ont soif de sa proximité physique pour pouvoir le défier et, ce faisant, se défier eux-mêmes.

A 15 ans, elle a déjà tué son premier taureau.

Elle n’a pas peur de la douleur physique, croyant au contraire que de chaque blessure infligée à son corps découlera la sagesse, car seule la douleur permet la vraie connaissance.

La corrida est la mise en scène d’un paradoxe, où coexistent non sans peine le spectaculaire de la mort d’un animal légendaire et les contradictions sans fin des fragilités humaines.

Maria Grazia Granati

 

www.mariagraziagranati.com

 

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