La série «Cuentos Chinos » a été constituée à partir de clichés pris en studio. En Argentine l’expression « cuentos chinos » fait référence à des messages faux, des mensonges, des prétextes, des excuses infondées. Le choix de ce titre n’est pas fortuit si on tient compte du fait que toute l’exposition converge spécifiquement dans la mise en scène de situations de tromperies, de mensonges et de tricheries. Par ailleurs et toujours en accord avec le titre, Cuentos Chinos est réalisé avec des objets bon marché, en plastique, en céramique, en tissu… achetés dans des boutiques de babioles chinoises. Ce sont des « cuentos chinos » (contes chinois) faits d’objets chinois.
Natures mortes dans le pur style baroque au milieu desquelles se succèdent de petites scènes entre personnages inanimés, objets ou poupées, chargés d’une ironie crue, d’une émotivité marquée, d’une tendresse légère et d’humour. Maria Gnecco propose une réflexion sur la place qu’occupe le drame dans nos vies, sur l’espace que nous laissons à la déception, à la trahison, à la fraude et surtout sur ce que nous faisons ensuite de cette charge pesante. Elle aborde ces problématiques à partir de stratégies similaires à celles de l’art contemporain. L’artiste revisite par exemple, l’histoire de l’art grâce à l’intertextualité dans laquelle la nature morte baroque s’intègre comme contexte permanent.
Cuentos Chinos propose au spectateur, à travers un parcours introspectif et personnel, de désacraliser l’art mais aussi et surtout de désacraliser ses propres drames, de les passer au tamis (peigne fin) du devenir qui change, influence et allège tout.
Une façon de nous moquer de nos propres malheurs qui nous accompagnent sans cesse dans tant de situations inévitables de la vie.
Ils s’en vont comme ils viennent, laissant parfois des blessure profondes, parfois de légères égratignures, mais finalement, avec l’intention que nous avons de les prendre comme ils (ce qu’ils) sont : uniquement de brèves et fugaces « histoires à dormir debout ».
Maria Gnecco