Ce projet traite des zones pavillonnaires dans le département du Nord de la France sur la période 2016-2017.
Ces quartiers semblent bien éloignés de la réalité des grandes villes de par leurs caractères aseptisés. Pas de monuments historiques, ni de prouesses architecturales et une zone économique peu attractive, alors l’aspect formel répétitif et monotone de ces espaces nous conduit-il forcément à l’ennui? Comment dialoguer avec un espace aussi peu propice à l’émerveillement?
Aux confins des villes et en bordure des champs, les parcelles de maisons individuelles récentes sont légions. Lors de mes errances photographiques, j’investis le territoire de façon hasardeuse. Des culs-de-sac me renvoient sur le chemin de longues rues ponctuées de maisons similaires. Certaines rues portent le nom de célèbres peintres de la Renaissance : “Allée Raphaël”, “Rue Michel-Ange”… Est-ce là une tentative de réenchanter ces quartiers? Puis, un chat noir se fige et me scrute. Quel type d’animal viendrait s’aventurer dans un endroit aussi commun? À part des briques rouges, des pelouses ou des boîtes aux lettres, qu’y a-t-il à voir? Le soin bienveillant du propriétaire sur son habitat ne passe pas inaperçu, mais ce décorum ne vise-t-il pas à combler un espace en quête de sens? L’impression globale d’absence est prégnante, les promeneurs se font rares et la soi-disante quiétude des lieux s’obscurcit.
Marc Vidal