Marc Petitjean regardait, de son balcon 24 rue Beaubourg, à Paris, son quartier accoucher du Centre Pompidou, photographiant dès 1972 la disparition d’humbles ruelles chargées d’histoire et le surgissement d’un outil magistral d’art et de culture. Monument qui, en ayant fracassé le paysage urbain de l’époque plus que toute autre irruption monumentale, 40 ans après impose la greffe réussie d’un cœur au rythme duquel le quartier s’est adapté.
Son témoignage visuel s’affirme dans la simplicité directe du vécu jusqu’en 1985, qu’il s’agisse de confronter des bâtis antagonistes ou en train de s’apprivoiser, de suivre d’en haut passants, véhicules, intervenants des chantiers, ou d’accompagner en 1975 l’Intersection conique de Gordon Matta-Clark. Ses vues depuis sa fenêtre documentent ainsi la mutation glorieuse d’un quartier dans l’histoire de Paris.
La galeriste Michèle Chomette n’était pas encore 24 rue Beaubourg le 31 janvier 1977, mais naviguait déjà sur les eaux étonnamment limpides et désertes de la photographie, au gré des courants qu’elle générait et du libre abordage à des îles encore inconnues de la plupart. C’est au moment où Marc Petitjean la quittait, le 1er avril 1985, qu’elle a épousé cette adresse, et avec elle son voisinage tutélaire où la photographie, d’abord introduite par la porte de service, s‘épanouirait au fil du temps.
Marc Petitjean, Photographies 1972-1985
1er février- 4 mars 2017
Galerie Michèle Chomette
24 rue Beaubourg
75003 Paris
France
