« Liberté, égalité, fraternité« , dormir.
13 janvier 2013. Je suis dérangé.
Je photographie depuis le mois de juillet 2012 des familles roms dans le quartier de la Bastille à Paris, là même où fut prononcée pour la première fois en 1789 la fameuse devise de la République Française « Liberté, Egalité, Fraternité ». A l’heure à laquelle j’écris, cette devise est tragiquement mise à mal car des bébés, des enfants et leurs familles s’apprêtent à dormir une nuit de plus cachés dans les recoins de la ville ou à la vue de tous, serrés sur des matelas de fortune dans des cabines téléphoniques. Je les photographie au petit matin, quand ils dorment.
C’est un scandale politique et social que je n’ai de cesse de dénoncer. Les enfants vivent ici par tous les temps depuis plusieurs mois, plusieurs années peut-être, en plein coeur de Paris où à sa périphérie. Et pourtant, ils paraissent coupés du monde. Bien sûr ils ne sont pas scolarisés, traînent du matin jusqu’au soir, du soir jusqu’au matin, dans la rue. Bien souvent, ils sont obligés de mendier avec leur maman.
Le gouvernement français et la ville de Paris sont totalement impuissants et laissent faire.
Pour combien de temps ?
Les droits de l’enfant ne sont pas respectés, la République bascule, les passants passent.
Révoltant.
Vous avez dit « Liberté, Egalité, Fraternité »?
Mes travaux personnels se construisent par série, souvent des portraits questionnant de l’appartenance à un groupe (social, ethnique, philosophique, politique, religieux ou autre). Et d’un engagement. Une ligne directrice qui me permet de dénoncer certaines injustices, d’aller vers l’urgence. Ou tout simplement raconter des histoires de lutte pour la vie.
Marc Melki, français, né en 1963. Basé à Paris, il est très souvent à Bruxelles.
Portfolio week-end sélectionné par Elodie Mailliet
