Actuellement à l’affiche de la galerie Michael Hoppen à Londres, Things in a room : an ethnography of the insignificant, première exposition solo de l’artiste espagnol Manuel Franquelo au Royaume-Uni, présente au public six pièces grand format issues de son dernier projet en cours.
Les photographies de cette série, produites grâce à des techniques empruntées à la photographie scientifique et dotées d’une présence hyperréaliste troublante constituent une exploration des objets qui se sont accumulés au fil des ans dans les coins et recoins de l’espace qu’habite l’artiste.
Dans ce projet, Franquelo articule son intérêt pour le temps, la mémoire, le subconscient et ce que Georges Perec (1936-82) rassemblait sous la catégorie de “l’infra-ordinaire”, c’est-à-dire tout ce qui, par son évidence ou son insignifiance, demeure sous le seuil de perception habituel.
Manuel Franquelo (Malaga, 1953) a étudié les sciences de l’ingénieur et les beaux-arts à l’université Complutense de Madrid. Il a d’abord exercé le métier de peintre pendant dix ans, dans un style hyperréaliste, donnant naissance à un ensemble de dix natures mortes, énigmatiques autant qu’exquises. Dans les années 90, il s’est intéressé à des projets mettant en œuvre des pratiques issues de l’ingénierie et de l’imagerie scientifique. Son travail est axé sur les processus, pluridisciplinaire par nature et diamétralement opposé à un art fondé sur des médiums précis.
« L’interprétation du monde à travers l’insignifiant et le quotidien est depuis toujours un thème récurrent dans ma pratique artistique », explique Manuel Franquelo. « Pendant trois ans, à partir d’octobre 2013, j’ai créé un inventaire photographique des choses présentes dans la pièce où je travaille habituellement. Un flacon d’Ibuprofène 650 mg acheté l’hiver précédent, le rideau de 3,75 mètres qui divise l’espace en deux, des billes, des cils, des vestiges d’insectes, la porte grise sur laquelle j’affiche généralement quelques papiers à l’aide d’aimants, des fragments de comprimés… un assemblage composite et sans cesse renouvelé d’objets divers. Mon intention, avec cette série, est d’obtenir des photographies atemporelles et non des instants décisifs figés dans le temps. Ce sont des images numériques, grandeur réelle, qui incarnent des prétentions légitimes à la vérité en soulignant la complexité et l’ampleur de ce qui est représenté. Things in a Room est un compte-rendu des objets que mon existence quotidienne a accumulé pendant environ 30 ans ».
Manuel Franquelo, Things in a room: an ethnography of the insignificant
Du 7 mars au 12 avril 2017
Michael Hoppen Gallery
3 Jubilee Pl, Chelsea
SW3 3TD Londres
Royaume-Uni