Produite par le musée Mjellby à Halmstad en Suède, en collaboration avec le musée Øregaard du Danemark, l’exposition Man Ray: New York-Paris-Hollywood arrive à Millesgården, troisième et dernier lieu à présenter cette rétrospective majeure sur Man Ray qui « couvre la période comprise entre les deux guerres mondiales et donne une ample idée de la nature multiple de sa pratique artistique ».
Le but de Man Ray: New York-Paris-Hollywood est officiellement de présenter Man Ray comme un artiste conceptuel, un de ceux qui donnent plus de valeur à l’idée qui sous-tend un travail artistique qu’à ce travail lui-même. Cela n’a rien de nouveau cependant : Man Ray est connu de tous — non seulement des théoriciens et des chercheurs, mais aussi des amateurs — comme un intellectuel, un homme plein d’esprit, qui a pu déclarer : « L’art pour être abouti doit être chargé d’humour. » Les idées étonnantes de Man Ray concernant la sexualité et le genre, le jeu et le déguisement, et l’art de s’auto-inventer furent influencées par son ami Marcel Duchamp, qui instilla chez l’artiste dans sa jeunesse un intérêt précoce pour l’ambiguïté des formes et l’aida à affiner ses idées sur l’art et le modernisme. Ses photographies sont un témoignage de son obsession pour les jeux de lumière, les motifs et les formes, ainsi que pour le corps féminin, celui de Lee Miller en particulier.
Man Ray: New York-Paris-Hollywood présente chronologiquement quelques 90 œuvres qui démontrent la capacité de l’artiste à définir ce que la notion d’art peut vouloir dire mais également le rôle de l’artiste lui-même. Même si Man Ray souhaitait avant tout être considéré comme un peintre, il se montrait tout aussi doué comme photographe de mode, portraitiste, sculpteur, imprimeur, cinéaste et designer, et l’exposition réussit à retraduire la multiplicité de ses talents, en incluant notamment trois de ses films d’avant-garde, Le Retour à la raison (1923), Emak Bakia (1926), et Autoportrait ou ce qui manque à nous tous (vers 1930). L’exposition présente des impressions d’époque uniques réalisées par l’artiste, incluant une sélection de ses Rayographs, ainsi que des photographies moins connues comme Objet d’orfèvrerie et Paul et Nusch, qui met en scène l’un des motifs favoris de Man Ray, le miroir.
Lire l’intégralité dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.
EXPOSITION
Man Ray: New York-Paris-Hollywood
Jusqu’au 8 juin 2014
Millesgården
Herserudsvägen 32
181 34 Lidingö/Stockholm
Suède