Minstrel Kuik, d’origine chinoise, est née en 1976 à Pantai Remis, en Malaisie. En raison de quotas qui réservent aux Malaisiens l’accès aux universités, elle a été, à l’instar d’autres étudiants chinois, « exportée » à Taïwan. Diplômée de peinture, elle émigre en France, où elle sortira en 2006 titulaire d’un master européen à l’Ecole nationale supérieure de la photographie d’Arles. Motivée par le désir de comprendre, de déconstruire et de réinventer les notions de foyer familial, d’identité culturelle et d’expression photographique, Minstrel Kuik travaille à partir de clichés qu’elle prend de sa famille, de sa ville natale et de son lieu de vie. Outre la Malaisie, elle a exposé en Indonésie, en Europe et aux États-Unis.
Rares sont les photographes d’Asie du Sud-Est qui ont abordé son caractère hybride et l’ont associé à leur vécu. Malgré ses douze ans passés à l’étranger, Minstrel Kuik constitue une exception.
« En Malaisie, la nourriture, davantage que la culture, est au cœur de nos préoccupations. Pour moi, c’est devenu une sorte de repère culturel. Ma mère m’a transmis énormément de choses, notamment la manière de cuisiner et le goût pour le poisson. Je mange de tout où que j’aille. Ma culture est mixte. »
Autre signe de cette mixité : Minstrel n’est attachée à aucune tradition photographique. Dans cette série, entamée après son retour en Malaisie fin 2006, elle attache une grande importance à l’édition des images, processus organique et réfléchi. Certaines évoquent un journal intime
