C’est une jolie idée : 10 expositions du mois de la photographie du 14eme arondissement de Paris seront présentées sur les grilles des squares jusqu’au 31 mars.
Nous avons choisi de vous présenter les images de Valerie Simonnet accompagnées de son texte.
Pour cette nouvelle édition du mois de la photo, le format a été revu, privilégiant l’organisation d’expositions en plein air et toujours gratuites.
La plupart des accrochages se font sur les grilles des squares et jardins en s’intégrant de manière parfaite à leur environnement et aussi à leur sujet. Un peu comme des miroirs tendus aux passants.
Les 10 expositions individuelles ou collectives d’envergure dans les rues du 14e sont complétées par 13 expositions en intérieur. Le Photoclub Paris Val-de-Bièvre, implanté de longue date dans le quartier et impliqué dans de précédentes éditions du Mois de la photo, a préparé et coordonné l’opération en partenariat avec la Mairie. Toutes les expositions sont issues d’un appel à candidature et d’une sélection par un jury.
La thématique , fil rouge du projet, est celle de la photographie de rue, parce qu’elle est le reflet et la mémoire de la vie urbaine, du spectacle qu’est la rue, des échanges, rencontres, solitudes, moments de grâce, d’humour ou de poésie qui s’y côtoient, parce qu’elle met l’humain au cœur du geste du photographe par sa présence ou ses traces.
Programme complet
https://mairie14.paris.fr/pages/mois-de-la-photo-19997
Valérie Simonnet : la rue parle
Un titre en antiphrase car je suis frappée du silence des personnes que je croise dans la rue.
Parfois j’entends plus que je ne devrais cette fatigue des êtres réduits au silence, au silence des mots.
L’intention de cette série est de donner à voir ce que j’entends quand la rue parle sans ouvrir la bouche. Quand elle se tait ou que l’on parle pour elle.
Nous avons l’extrême privilège, quoiqu’en disent certains à la mémoire bien courte et au regard particulièrement myope, de vivre dans un pays libre ou la liberté de parole et d’expression est possible. Pourtant la rue reste étrangement silencieuse.
Nous sommes réduits au silence par des injonctions consuméristes brutales, plus sonores que nous, jusqu’à l’effacement parfois..
Mes images tentent de capter ces moments ou le réel semble déraper vers la poésie, la révolte ou l’abandon. Ces moments qui disent le besoin de s’échapper d’un monde plus tout à fait à notre échelle.
Exposer dans la rue était l’évidence même. Bonheur de voir les gens se tourner vers les bâches comme vers un miroir avec cet espoir qu’ils prennent la parole comme les y incite la dernière image accrochée.
Grilles du square de l’aspirant Dunand rue Mouton Duvernet