Le Prix Françoise Demulder, créé par le ministère de la Culture en partenariat avec le festival international du photojournalisme Visa pour l’Image-Perpignan, valorise les parcours de femmes photographes de presse en consacrant chaque année deux d’entre elles pour la qualité et la singularité de leur projet. L’édition 2023 récompense deux photographes françaises :
Mahé Elipe / Women Photograph et Juliette Pavy / Collectif Hors Format
Les projets des lauréates ont été sélectionnés par un jury composé de professionnels de l’image. Chaque bourse de production est dotée de 8 000 €. Les images réalisées seront présentées lors de la prochaine édition du festival Visa pour l’Image – Perpignan (31 août – 15 septembre 2024).
Le jury du Prix Françoise Demulder 2023 a réuni
Pascal Beausse, responsable de la collection photographie, CNAP (Centre national des arts plastiques)
Lionel Charrier, rédacteur en chef photo, Libération
Fannie Escoulen, cheffe du Département de la photographie, DGCA, ministère de la Culture
Charlotte Flossaut, fondatrice et directrice artistique, Photo Doc.
Les lauréates des précédentes éditions
2020 : Chloe Sharrock, Nicole Tung
2021 : Darcy Padilla, Axelle de Russé
2022 : Nanna Heitmann, Adrienne Surprenant
En 2022, la Bourse de production du ministère de la Culture pour les femmes photojournalistes devient le Prix Françoise Demulder, en hommage à la première femme photographe de presse à avoir reçu le prestigieux prix World Press photo en 1977, décédée en 2008.
Depuis 2020, ce dispositif favorise l’émergence de jeunes talents féminins en récompensant chaque année deux femmes photojournalistes, en reconnaissance de leur contribution à la profession.
Ce prix entre dans le cadre de la politique volontariste du ministère de la Culture en faveur de la place des femmes dans le secteur de la photographie, pour laquelle des actions sont menées depuis plusieurs années.
Mahé Elipe (née en 1991), pour son reportage « Celles qui sèment la lutte » sur les actions et manifestations des collectifs de femmes contre les violences de genre au Mexique et leur engagement en matière de politique migratoire et environnementale. Photographe française basée au Mexique, elle entreprend en 2018 un projet photographique au long cours faisant converger la vie de femmes de tous âges qui se sont élevées au-delà du statut de victime pour devenir de véritables défenseuses des droits. 2024 sera une année charnière pour le Mexique car pour la première fois dans le pays, deux femmes s’affronteront lors de l’élection présidentielle.
Elle fait partie du collectif Women Photograph. Son travail documentaire se concentre sur la condition humaine avec un intérêt particulier pour la place des femmes dans la société.
Juliette Pavy (née en 1996), pour son projet « Sous la glace de l’Arctique, le mercure » L’Arctique est une région à laquelle elle s’intéresse depuis une dizaine d’années.
A l’époque étudiante ingénieur en biologie, elle y fait ses premiers pas comme scientifique avant d’y retourner quelques années plus tard en tant que photojournaliste. Pour ce projet, elle se rendra au Nunavik (Canada), dans la région du détroit d’Hudson car c’est sur ces territoires qu’ont été mesurés les niveaux de méthylmercure les plus importants chez les populations.
Membre et co-fondatrice du collectif Hors Format, elle développe une approche documentaire de la photographie sur des sujets environnementaux et sociétaux.