Du 24 mars au 24 avril 2017, la galerie hors les murs Santo Amor présente dans un appartement privé du 16e arrondissement le projet des Merveilles, travail où la photographe plasticienne Magali Lambert propose une interprétation contemporaine du cabinet de curiosité européen. Elle explore ainsi le rapport de l’homme aux objets qu’il produit, oublie, délaisse, qu’elle réanime dans ses assemblages ludiques, poétiques et cocasses, avec un humour particulièrement interrogateur.
L’aurore des Merveilles débute dans le bric-à-brac des curieux, des chineurs, promeneurs et antiquaires. Là où finissent les choses tombées en désuétude, traînées par le ressac d’une société matérialiste, expéditive et pressée, qui entretient face à ses objets une attitude d’inconstance presque amoureuse, engendrant inlassablement des rebuts. C’est dans ce qui est frappé d’obsolescence et d’insignifiance, que Magali Lambert va piocher pour constituer ses fétiches, associant à chaque fois au manufacturé de très fines fractions de nature.
Ensemble galant et incongru, les délicats trésors de plume, de bois, de plastique et menus débris végétaux évoquent la disposition des cabinets de curiosités de tradition européenne, qui rassemblaient dans une même totalité le fossile, le crucifix et le gri-gri à clous. L’artiste mène minutieusement ses collectes de vétilles en Espagne, en France et en Belgique. Trois pays où se sont développées les chambres merveilleuses au cours du 17e siècle, celui aussi du Baroque et des Vanités.
Magali Lambert : Deux pierres, un coup
En appartement privé
88, rue Michel Ange
75016 Paris
France