L’oeuvre de Raúl Urbina orchestrée par les commissaires Begoña Torres et Antonio J. Sánchez Luengo nous entraîne vers un CHICAGO occulte, en paradoxe avec l’idée, la vision traditionnelle de cette grande métropole. Des coins inexplorés, des personnages correspondants au commun des mortels, des paysages périphériques et des chimères sont capturés au travers d’instantanés de la vie quotidienne, nous révélant ainsi une facette inhabituelle de Chicago, marquée par le dynamisme du futur urbain. Les protagonistes ne sont ni les célébrités ni son architecture iconiques mais les citoyens lambda, de conditions sociales diverses, dans l’espace et le lieu dont les codes offrent une lecture inédite de la ville, sa face B et exalte le caractère hétérogène de cette mégapole.
Cette façon d’observer le quotidien revendique une histoire ou des situations marginales, au milieu desquelles les édifices, les gens et les foyers, à priori soumis à l’immobilisme et au silence, rencontrent des réseaux de langages évoquant cette histoire ou ces situations marginales. S’il est vrai qu’une image peut valoir plus que mille mots, il est aussi vrai que le potentiel narratif de cette monographie réside dans l’empreinte que la vie quotidienne grave sur les espaces urbains.
La démarche de Raúl Urbina dépasse la finalité formelle de la photographie et ouvre une narration repue de confluents d’interprétations vers la revendication d’une réalité conçue comme un réseau de relations et la ville comme objet fondamental de recherche et d’exercice artistique.
Nous sommes nés et avons grandi dans des villes, nous respirons dans des villes et comme le disait Georges Perec dans « La vie mode d’emploi’ : « Il n’y a rien d’inhumain dans une ville si ce n’est notre propre humanité. »
Raúl Urbina est de ceux qui collectionne jusque leurs propres rêves. Tout ce qui ne se regarde jamais, parce que nous croyons être trop habitués à le voir. Cet intra-ordinaire, ce bruit de fond de chaque instant de notre quotidien. Tout cela est pour Raúl Urbina une aventure en rien négligeable, ni inutile. Il s’agit de s’obliger à regarder avec simplicité, découvrir le rythme intérieur de la ville, découvrir un fragment, déduire des évidences, des petites histoires dans lesquelles il ne passe rien d’autre qu’une minime particule d’existence.
Chicago. Impediré que el viento salga (Chicago, j’empêcherai que sorte le vent)
Photographies Raúl Urbina
Commissariat : Begoña Torres et Antonio J. Sánchez Luengo
Du 14/6/2013 au 25 août 2013
La Fragua. Tabacalera. Espacio Promoción Del Arte
C/ Embajadores, 51.
28012 Madrid
Espagne
Du mardi au vendredi de 12’00h à 20’00h. Samedi, dimanche et fêtes de 11’00h à 20’00h
Une exposition organisée par la Subdirección General de Promoción de las Bellas Artes. Ministerio de Educación, Cultura y Deporte
Catalogue de l’exposition disponible à la vente sur :
sede.educacion.gob.es/publiventa/detalle.action?cod=14362C