Tous ceux qui aiment la photographie se souviennent avec tendresse d’Yvette Troispoux, petite bonne femme pétillante et drôle, l’œil toujours en éveil et Leica autour du cou pour fixer sur la pellicule dans les vernissages ses amis photographes au grès des vernissages. Elle attirait immédiatement la sympathie avec son look de Miss Marty et on était toujours flattés qu’elle nous photographie. D’ailleurs une expo réussie ne s’entendait pas sans elle, surtout qu’elle parvenait toujours à s’infiltrer après les vernissages dans les repas qui étaient organisés en l’honneur des artistes. Sans véritable famille, nous étions devenus une famille de substitution.
Disparue en 2007, à l’âge de 93 ans, il était temps qu’on lui rende hommage surtout que la Bibliothèque nationale de France venait d’acquérir et de sauver ses archives. C’est chose faite avec ce livre et une exposition qui s’est tenue au Musée du Montparnasse.
Le livre publié par Contrejour avec la BnF, avec l’aide d’Agathe Gaillard, Argentic et le musée de Coulommiers, vient consacrer pour la première fois la vie et l’œuvre de celle que Robert Doisneau surnommait sa Photocopine. En dehors des portraits de grands photographes (Kertesz, Gibson, Brassaï, Klein, Sieff) saisis au club des 30 x40 ou dans les festivals, on découvrira ici ses images dans la tradition humaniste, réalisés à Coulommiers sa ville natale, lors de ses voyages et de ses errances sur les bords de Seine ou dans les paysages d’Ile de France : des instantanés poétiques et plein de tendresse.
Deux textes, deux points de vue croisés réalisés par Céline Gautier, et Aurélie Aujard viennent parfaire le portrait de cette grande dame de la photographie française.
Claude Nori
Mademoiselle Yvette Troispoux
Editions Contrejour
15 x 21 cm. 112 pages
18 euros
ISBN : 979-10-90294-04-2
