La photographe américaine Lynne Cohen a systématiquement exploré le mystère des espaces vides et des endroits inoccupés. Elle n’offre aucun élément de localisation ou de contextualisation dans ses photographies, mais utilise en revanche la puissance de l’ambiguïté et de l’absence pour questionner ce qui peut ou ne peut pas être représenté en l’absence de forme humaine. Le vide dans ces intérieurs prend consistance et permet à l’espace de devenir un sujet palpable dans la photographie. Chaque espace a un petit « quelque chose » de particulier qui lui donne une énergie extra-humaine.
Les diverses périodes que l’œuvre de Cohen a traversées lui ont permis d’explorer différents types d’intérieur, d’abord avec une curiosité ludique, puis plus tard avec un point de vue plus analytique. Comme l’artiste elle-même en témoignait dans une interview publiée dans No Man’s Land (2001) :
« Les transformations dans mon travail sont en partie dues à mon exploration de sujets différents. Les clubs pour hommes, les halls, les salons de beauté, les séjours et les lobbies que j’ai photographié très tôt sont des endroits bien plus ordinaires et accessibles que les stands de tir, les salles de classe, les spas, les installations militaires et les environnements d’entraînement que je photographie maintenant. Dans les images récentes, il y a un angle plus critique parce que je me préoccupe désormais de manipulation et de contrôle. Pourtant, les photographies de mes débuts traitait déjà de nombreuses formes d’artifice et d’illusion. J’ai commencé en explorant les liens entre le naturel et l’artificiel, l’absurde et le mortellement sérieux, l’animé et l’inerte, et j’ai continué d’explorer ces liens depuis lors. »
Lynne Cohen. There’s always something
Jusqu’au 12 novembre 2011
James Hyman Photography
16 Savile Row
London W1S 3PD