L’Artsakh, AVANT
Nous n’en avons pas fini avec le temps des déplacements massifs de population, des exodes et des exils. J’ai pu me rendre à deux reprises en Artsakh dans le Haut-Karabagh, AVANT que cette région ne soit brutalement vidée de ses habitants en septembre 2023.
Les Arméniens ont vécu depuis des siècles dans cette région du Haut Karabagh. Ils ont voulu se prévaloir du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ce qui a mené à un conflit avec l’Azerbaïdjan en 2020 et une défaite des Arméniens après 44 jours de guerre qui a causé des milliers de morts.
Afin de pousser son avantage, l’Azerbaïdjan a ensuite placé la région et ses 120000 habitants Arméniens sous blocus total pendant dix mois jusqu’en septembre 2023 où une nouvelle guerre éclair a littéralement écrasé la population qui a dû fuir massivement afin de se réfugier en Arménie : plus de 100000 personnes ont pris le chemin de l’exil en abandonnant tout derrière eux.
Je veux montrer avec ces photos, ce qui, aujourd’hui, n’existe plus: Stepanakert, la capitale de l’Artsakh, et ses environs se sont vidés en quelques jours seulement, laissant des rues vides, des poussettes d’enfants abandonnées, des appartement désertés… tout est maintenant désolation. Je me demande où sont passés tous ces gens que j’ai croisés et photographiés il y a si peu de temps et je m’inquiète sur le sort du patrimoine resté derrière eux.
Serons-nous capables, un jour, de tirer des leçons de l’Histoire ?
Lydia Kasparian