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Lydia Kasparian

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 Nicaragua, le travail des enfants. Et pourtant… 

Fin 2020, je retourne au Nicaragua, deux ans après le coup d’état raté d’une partie de la population contre le dictateur Daniel Ortega qui s’accroche au pouvoir depuis 2007.
Ce coup d’état a fait plus de 500 morts, principalement des jeunes. La plupart de mes amis ont fui aux Etats-Unis, traumatisés et inquiets pour l’avenir de leurs enfants.
Qu’en est-il de ceux qui sont restés au pays ? Qu’en est-il de la vie au quotidien des nombreux enfants qui vivent sur cette terre de volcans ?
A l’occasion de l’une de mes pérégrinations aventureuses, je suis tombée sur ce panneau à l’entrée d’un vaste hangar où sèchent de larges feuilles de tabac destinées à la confection de cigares : « Dans cette exploitation, on n’embauche pas d’enfants mineurs ».
C’est drôle parce que quand je suis rentrée dans cette bâtisse, poussée par la curiosité, c’est plusieurs jeunes filles d’environ 11 ou 12 ans que j’y ai vu très occupées à accrocher les feuilles de tabac sur de longs fils.
Le Nicaragua est un pays d’Amérique Centrale qui a subi de nombreux revers: guerre civile commencée avec les Sandinistes, tremblements de terre, et plus récemment dictature avec son lot de violences et de corruption, pauvreté de la majorité de la population,….
Et pourtant, c’est un splendide pays où les gens sont de nature heureuse.
Et pourtant, de nombreux enfants travaillent avec leurs mères dans les marchés, bravant parfois l’ennui.
Et pourtant, les garçons aident leurs pères à la pèche, partant à la tombée du jour sur des barques colorées dans les vagues du Pacifique.
Tout le monde travaille à son rythme. Beaucoup d’activités familiales, de petits commerces. Des enfants espiègles vendent des graines pour nourrir les pigeons devant la splendide cathédrale de Léon. Un gamin range les légumes pendant que sa mère rêve sur son portable, une petite fille attend le client derrière un comptoir en sirotant un jus. Une jeune fille, telle une odalisque, m’offre l’indifférence de son superbe profil indigène. Une jeune maman de 16 ans, aide sa mère à fabriquer la tortilla, le pain national, sous un abri de tôles ondulées. Une jeune fille à moitié immergée fait la lessive dans les Isletas du lac avant d’aller à l’école.
Au Nicaragua, de nombreux habitants sont pauvres et vivent de petits métiers. Ils ont souffert de grands traumatismes politiques, une guerre civile meurtrière et interminable, de désastreux tremblements de terre. Aussi, la plupart des enfants travaillent pour aider leur famille.
Le travail des enfants peut être préjudiciable pour leur santé et leur équilibre psychique et entraine la déscolarisation. Et pourtant,… au Nicaragua j’y ai rencontré le respect de l’adulte, la valorisation de l’effort, la participation aux valeurs familiales.

Lydia Kasparian
[email protected]

https://kasparian-reportages-photo.fr/reportages

 

 

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