Assemblage de géométries strictes tranchant dans la lumière et l’espace, les constructions de Le Corbusier répondent aux compositions radicales de Lucien Hervé : ses noirs et blancs pleins découpent des lignes nettes dans les masses de béton, le blanc d’une lumière dense se fait peinture, dessinant de nouvelles formes dans les espaces. La peinture, par laquelle est justement passée Le Corbusier, s’érigeant contre les dérives extravagantes du cubisme et prônant ace le purisme un retour à la sobriété. Simplicité des formes, organisation, rigueur définissent tant le langage de Le Corbusier que de Lucien Hervé. En photographie comme en architecture, ils font de la lumière une matière à part entière, ajoutant à la multiplication des perspectives et l’équilibre des formes une organisation du vide. L’architecture est pensée dans sa dimension sculpturale, mais avant tout dans sa fonctionnalité, dans sa capacité a évoluer au fil des heures et de l’exploitation humaine. Si la majorité de ses photographies retranscrivent cet éloge de l’ordre, Lucien Hervé n’exclut ni les chantiers ni les hommes, habitant les vides de leurs silhouettes, dressés fièrement dans une trouée verticale ou abrités dans les ombres. Car ce qui liait Lucien Hervé et Le Corbusier, c’est une vision tant esthétique que sociale. Une utopie qui a amené l’architecte a développé de nombreux logements sociaux ainsi qu’à être impliqué dans l’agencement urbain de villes rattrapées par leur expansion comme les mégapoles indiennes d’Ahmedabad et de Chandigarh. C’est à ces derniers projets qu’est consacrée la sélection présentée à la galerie Agnès b.
Laurence Cornet
Lucien Hervé: Le Corbusier in India
Jusqu’au 28 juillet 2013
agnès b. Galerie Boutique
50 Howard Street
New York, NY 10013
USA
T 212 431 1335
Le Corbusier by Lucien Hervé
du 7 Juin – 13 Juillet 2013
Keitelman Gallery
44 rue van Eyck
1000 Bruxelles
Belgique