Lucie et Simon Silent world Lucie et Simon ont révélé il y a peu leur nouvelle série Silent world, qu’ils réalisent depuis trois ans, patiemment et discrètement. Un travail étonnant, de par l’impression qu’il nous fait et sa technique de réalisation.
« Dans le projet Silent world, nous avons voulu transformer de grandes métropoles symboliques en paysages imaginaires inconnus. Dans ces villes fantomatiques et abandonnées nous mettons en scène un ou plusieurs personnages symboles, comme les derniers témoins d’un Monde disparu. Ces personnages, souvent des enfants, viennent ici se confronter à un monde nouveau où le temps est comme suspendu, et apparaissent comme un signe d’espoir ou de vie. Notre désir est ainsi d’inviter le spectateur à se redimensionner par rapport au monde qui l’entoure, le pousser à remettre en question notre place et notre rôle ; en un mot notre rapport au monde et son devenir. »
Pas de retouche intensive comme on a tendance à le penser, Lucie et Simon ont simplement choisi de mélanger les procédés anciens et modernes afin de réaliser un travail à mi chemin entre deux époques de l’Histoire de la Photographie : un temps d’exposition de plusieurs heures suffit pour que tout ce qui est en mouvement sur l’image disparaisse, comme pouvaient le réaliser les photographes du XIXème siècle n’ayant pas encore accès à des appareils suffisamment rapides. Grâce à un filtre noir normalement utilisé en Astronomie pour étudier les étoiles et l’espace, et empêchant l’appareil photographique de recevoir trop de lumière, Lucie et Simon réalisent une image de fond hors du temps, puis ils photographient des images « classiques » d’une fraction de seconde, « permettant de capter différents éléments sous une forme figée, caractéristiques de la photographie de notre époque ». Enfin commence alors un travail de retouche de plusieurs semaines sur chaque image « afin de donner l’illusion d’instantanéité, d’une image figée, volée d’un monde imaginaire. »
