Se rend-on compte de la nocivité de l’avidité humaine à toujours exploiter davantage ce que la terre nous offre pour plus de prospérité matérielle à court terme ? Mais quelle est cette prospérité qui nous cache la réalité des conséquences fâcheuses de ce que Lu Guang appelle pudiquement « le développement » ? On pourra toujours renvoyer le miroir de l’histoire aux pays dits déjà-développés, et c’est le langage de revanche emprunté par la Chine, « vous aviez suffisamment abusé de la Terre et c’est aujourd’hui notre tour et vous n’avez pas de leçon à nous donner ».
Mais aucun pays n’est allé aussi loin sur le saccage de l’écosystème, aucune économie n’a été aussi prédatrice sans scrupule. Si en Occident il y a eu la naissance du mouvement vert et la généralisation d’une culture écologique, tout ceci est encore en état embryonnaire en Chine. Il reste vrai qu’aucun pays n’a jamais eu une population d’un milliard et demie de bouches à nourrir, de corps à habiller et à réchauffer ou à transporter, et tout cela en un temps record, en trente ans ! En trois décennies la guerre que livrent les développeurs industriels contre la Mother Nature est terrible, qui laissera des séquelles à très long terme, la vision que donne a voir le courageux soldat Lu Guang dans son combat depuis quinze ans est remarquable non pas par le spectaculaire, au contraire par l’absence du spectaculaire car elle est hyperréaliste tout simplement.