Rechercher un article

Los Angeles : Moby

Preview

Au sein des impressions couleur géantes présentées à la galerie Project à Hollywood, des humains habillés en robes, les visages cachés par des masques d’animaux, plongent leur regard vers le spectateur, peut-être avec curiosité, peut-être avec défiance, sur fond de ciel bleu très clair, dans la nature californienne, ou dans les allées d’une grande surface. Le travail du musicien et photographe Moby reflète sa fascination pour l’histoire cachée des Hollywood Hills, où il vit depuis 2011. Le projet, intitulé The Innocents, a été créé en même temps que son dernier album, Innocents. Dans ce monde, l’apocalypse a déjà eu lieu et les personnes représentées sont des membres de cultes ou des survivants.
Moby réfléchit beaucoup à sa production musicale et photographique. Récemment, il a pu parler de la démarche qui sous-tend Innocents au designer et photographe Jordan Romanoff. Quelques jours plus tard à sa galerie, il a continué la discussion avec l’artiste Shepherd Fairey. 


Jordan Romanoff :  Dans vos photos, il y a beaucoup de masques et de robes. C’est très théâtral. Est-ce que c’était un effet voulu ?

Moby :  Il y a tout à fait un élément théâtral dans ce travail. J’essaye de produire plusieurs effets différents de cette manière. L’un d’eux pourrait presque sembler une réplique d’étudiant en philosophie, mais c’est comme si on cherchait l’ontologie sous la sémiotique, comme si on s’attardait sur l’essence de quelque chose. Par exemple, si vous enveloppez une personne avec un drap et que vous lui mettez un masque, quiconque regarde cela a une réaction d’aversion presque instinctive devant ce spectacle. Cela soulève beaucoup de questions alors qu’en vérité, c’est simplement un morceau de tissu et un morceau de plastique avec quelque chose d’imprimé dessus. Je suis vraiment fasciné par ce phénomène, parce que l’idée originale que j’avais en montrant ces gens déguisés était qu’ils essayaient de se dissimuler. Ils ne veulent pas avoir l’air effrayant, ils n’essayent pas d’être intimidants, ils ont simplement honte d’eux-mêmes et donc ils se couvrent. Et ils le font avec les choses qui sont à portée, un drap et un masque. Mais cela les fait percevoir comme des êtres étranges et intimidants.

J. : J’ai remarqué par exemple, à propos de cette image dans le supermarché, elle n’est pas exactement banale mais…


M. : Elle est complètement banale, mais avec une figure terrifiante semblant issue d’un autre monde qui se dresse en plein milieu.



J. : Mais alors, il y a quelque chose que vous avez dit sur ces gens qui veulent cacher leur honte. Je sais qu’Innocents est le titre de l’exposition. Est-ce que le titre fait référence à vos sujets, et si c’est le cas, pourquoi sont-ils honteux ?


M. : C’est une idée qui évolue depuis un certain temps. Venir à Los Angeles l’a initiée, spécialement sur ce site particulier qui semble idéal pour accueillir des cultes étranges et retirés annonçant la fin des temps. Et je me suis dit qu’il serait intéressant d’imaginer que l’apocalypse avait vraiment eu lieu, et que ce culte post-apocalyptique est une réponse à cette tragédie, et un élément de ce culte est de revenir sur les derniers millénaires de l’histoire humaine et de ressentir un sentiment de honte collective pour ce que les humains se sont faits à eux-mêmes et ont fait à la terre autour d’eux — et c’est une des raisons pour laquelle ils veulent se dissimuler. 


Lire l’interview intégrale dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.

Interview – Jordan Romanoff
Moby images –  Innocents, 2013 – http://www.moby.com
Project Gallery – http://projectla.net
Photographies lors de l’interview et à la galerie – Andy Romanoff
http://www.andyromanoff.zenfolio.com

Exposition
Innocents
par Moby
Jusqu’au 30 mars 2014
Project LA
1553 N Cahuenga Blvd.
Hollywood, CA 90028
USA

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android