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Londres : Colin Jones, Rétrospective

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A son ouverture en 1992, la galerie Michael Hoppen exposait Colin Jones. Vingt quatre ans plus tard, le travail de Jones continue à ravir le public par son humanité et la galerie consacre aujourd’hui une exposition rétrospective de ses tirages d’époque.

Jones est né en 1936. Le début de sa vie a été marqué par le départ de son père à la guerre, les évacuations et les nombreux changements d’écoles. La chance et le talent lui ont ensuite permis d’obtenir une bourse pour intégrer le Royal Ballet : c’est ainsi qu’il a débuté une carrière professionnelle qui devait lui faire faire le tour du monde. Michael Peto, un émigré hongrois, est devenu l’ami et le mentor de Jones, qu’il admirait pour son talent à capter par la photo certains instants furtifs de la vie de la scène. Jones était en tournée en Afrique du Sud au moment du massacre de Sharpeville en 1960. C’est à cette époque qu’il a acheté son premier Leïca. Son goût pour la photographie et ses talents de documentariste étaient nés.

En 1961, Jones est parti en tournée avec le ballet dans le Nord de la Grande-Bretagne. Baigné par l’écriture de George Orwell et inspiré par les peintures réalistes de Joseph Herman, il s’est pris de passion pour les paysages miniers que le ballet traversait. Jones a alors commis le grave délit de manquer les cours, prenant son appareil pour aller photographier les terrils et les communautés minières, photos qui ont intégré plus tard son célèbre ouvrage The Grafters (Les Escrocs).

Jones est devenu par la suite un photographe à succès, travaillant pour l’Observer et le Sunday Times. Il est l’auteur de nombreux essais photographiques, de deux livres et d’une exposition mémorable, The Black House, lancée à la Photographers Gallery en 1977 avant de partir en tournée dans le monde entier. Cette fameuse série de photos a été réalisée en 1973, dans le cadre du reportage de Jones sur l’« Harambee » terrasse délabrée d’Holloway Road devenue un refuge pour les délinquants noirs. Sommé d’« aller trouver qui étaient les auteurs de toutes les agressions », Jones a gagné leur confiance petit à petit, réalisant un essai photographique formidable qui, plutôt que d’incriminer les résidents, fait preuve de beaucoup d’empathie et de compréhension envers cette communauté déplacée et marginalisée.

EXPOSITION
Colin Jones, Retrospective
Du 5 mai au 3 juin 2016
Michael Hoppen Gallery
3 Jubilee Place
Londres SW3 3TD
Royaume Uni
Ouvert du lundi au vendredi de 9h30 à 18h et le samedi de 10h30 à 17h
[email protected]
http://www.michaelhoppengallery.com

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