Le London Street Photography Festival est mort. Longue vie au London Festival of Photography.
Lancé comme un festival strictement consacré à la photographie de rue en 2011, l’événement s’est désormais ouvert pour accueillir une plus grande variété de styles, du conceptuel au documentaire. « Le London Street Photography Festival était une manière pour nous d’unifier tout ce que nous faisions sous une seule enseigne », dit Brett Jefferson Stott, le fondateur de Shoot Experience, l’entreprise visant à faire découvrir la photographie de rue qui est à l’origine du London Festival of Photography. « Le festival était un prolongement naturel de nos nombreux projets passés, qui impliquaient d’envoyer des photographes et des non-photographes dans les rues pour faire des images et découvrir l’espace qui les entourait. »
Il ajoute : « C’était une superbe rampe de lancement pour un festival de photographie qui fournissait la base pour une analyse sociale et artistique de la manière dont nous habitons les espaces dans lesquels nous vivons, comment nous cadrons, esthétisons et affrontons notre milieu. » De plus, la photographie de rue revenait à la mode l’année dernière, assurant le succès du festival – en juillet 2011, il y eut plus de 32000 visiteurs dans les 14 expositions et 30 événements.
« Nous avons toujours voulu rendre l’art accessible » dit Jefferson Stott à La Lettre. « Et la photographie de rue est un art démocratique, auquel le public au sens large peut participer et qu’il peut apprécier ; il change les perspectives des gens sur le monde autour d’eux, les force à le voir sous différents angles – ce qui est justement le propos de l’art ! La photographie de rue croise naturellement le chemin du documentaire, du portrait, et de la photographie conceptuelle, et il a donc été facile d’opérer la transition pour ouvrir le champ des pratiques envisagées. Nous pensons que nous avons construit une base solide en 2011 et avoir des contacts avec la British Library, la Tate Modern, St Pancras International et le Guardian permet d’offrir une scène d’envergure mondiale pour ce que nous essayons de faire. »
Cette année, les organisateurs du festival ont obtenu l’exclusivité mondiale de la présentation des archives de Kadhafi – une collection d’images inédites issues des archives des services secrets libyens. Une exposition collective est aussi dédiée au Great British Public (NdT : expression auto-parodique désignant ironiquement la crédulité et l’ignorance du public anglais), avec des photographies de Martin Parr, Peter Dench, Simon Roberts et Chris Steele-Perkins parmi de nombreux autres. Au total, 18 expositions sont organisées dans tout Londres pendant un mois, avec 30 événements, ateliers, débats et projections satellites.
Ben sûr, les organisateurs voient déjà plus loin. « Nous cherchons de nouveaux moyens de bâtir des liens avec les communautés photographiques et les publics internationaux ainsi que de revitaliser notre projet Stand Your Ground (Défendez votre territoire), pour apporter une réflexion neuve sur les droits des photographes » dit Jefferson Stott. « Nous voulons développer nos partenariats avec de nombreux organismes artistiques et augmenter l’ampleur de nos collaborations, travailler pour trouver des façons de dynamiser l’industrie photographique à Londres. Chaque année, nous espérons attirer les plus grands noms du monde photographique et ainsi augmenter notre audience.
À l’heure actuelle, nous nous concentrons sur la viabilité de l’ensemble et si nous trouvons les fonds nous préférerions rendre toutes les expositions gratuites ainsi qu’ouvrir une galerie photo dédiée sur King’s Cross, qui nous permettrait de présenter des projets au-delà des six semaines entourant le mois de juin. »
La Lettre tient a remercier Olivier Laurent qui a realisé cette presentation du festival de Londres.