Le livre de Melissa Harris, la rédactrice d’Aperture, A Wild Life: A Visual History of Photographer Michael a tout d’abord rappelé à L’Œil Invisible ces biographies de ‘Grands hommes’ ( ou ‘Grandes femmes’) qu’il a lues dans sa jeunesse, des livres pleins de passion et de détermination. The Eye les aimait parce qu’ils étaient excitants et l’inspiraient. Melissa Harris parvient à nous guider dans notre voyage dans un fauteuil, en explorant les nombreux voyages de Nichols au cœur de l’obscurité.
Nichols, connu sous le nom de « Nick », est une figure légendaire dans le monde de la photographie, un héros pour beaucoup dont on se souvient pour ses grands reportages des quarante dernières années.
Il est un raconteur, et Harris insiste sur le fait qu’il est journaliste, dans la tradition de « The Concerned Photographer » (Photographe engagé) qui utilise l’image pour éduquer et changer le monde tout autant que pour nous surprendre avec son travail sur les animaux: lions, tigres, éléphants , gorilles, singes et sur le paysage: grottes, forêts, jungles et rivières.
A Wild Life (Une vie sauvage) est une aventure pleine de richesse et de densité, bien documentée et accessible. Avec art, Melissa Harris se fraie un chemin dans une grande abondance de matériaux: les longs projets de Nichols, ainsi que des portraits subtils des gens qui comptent dans sa vie: sa femme et ses fils, ses collègues écrivains comme David Quamman et Tim Cahill, le singulier Michael J. Fay qui a traversé l’Afrique à pied pour son livre The Last Place on Earth (avec des photos de Nichols), des collaborateurs comme Nathan Williamson et des rédacteurs comme Kathy Moran et Chris Johns, qui ont tous été des partenaires essentiels et collaboré étroitement avec Nichols tout au long de sa carrière.
Nichols est un chercheur du sublime, plein d’une curiosité apparemment illimitée, de patience, d’endurance, un home qui s’engage à fond dans ses récits en images. Son voyage depuis sa maison d’enfance de Muscle Shoals, en Alabama au parc du Serengeti, au Rwanda, en Inde, à Yellowstone et ailleurs, a été, dans mes propres termes, «plein de passion et de détermination».
Nichols est un rock and roller, un fan des Dead Head et des Stones, un chercheur charismatique, en partie « Nick Danger », en partie Indiana Jones, en partie évangéliste et en partie père de famille. Son travail photographique est réalisé avec talent et ténacité, et ses reportages se distinguent par ce que Harris décrit comme « une force narrative et une représentation évocatrice de personnages ».
En tant que collaborateur, il dit simplement: « les mots m’ont sauvé ».
Melissa Harris explique que Nichols » trouve que le monde sauvage est porteur d’un merveilleux sans limites; il a besoin de partager avec vous ce sentiment du merveilleux. »
Son enthousiasme se nourrit aussi de la création ou de l’utilisation de nouvelles technologies qui lui permettent de conquérir l’impossible, en faisant de superbes photographies dans les conditions les plus difficiles, qu’il s’agisse de travail dans l’obscurité d’une caverne, de surveillance nocturne de grands fauves, ou de l’escalade d’arbres géants.
Harris est elle-même un personnage légendaire : elle a occupé plusieurs postes de rédactrice à Aperture depuis plus de vingt-cinq ans. Son style ici est net et clair. Chaque fois qu’elle s’enfonce un peu dans la jungle d’information qu’elle a découverte, elle s’arrête et semble frapper au pare-brise de notre Land Rover psychique, puis nous sourit en affirmant à nouveau que l’histoire qu’elle raconte est vraiment extraordinaire.
Son choix et sa mise en séquence des photographies de Nichols est particulièrement remarquable. Ses descriptions vivantes du travail précèdent toujours l’apparition d’une image dont on parle, de sorte que les images brillent dans notre imagination avant de nous éblouir directement.
Harris est redoutable, oui, mais elle ne se prend pas pour « Sheena Reine de la Jungle ». Elle est pleine de courage et de passion pour son projet. Elle a attrapé le virus.
Elle décrit une nuit avec des lions dans son campement, en dehors de sa tente. « Un calme étrange m’a envahie. Tranquillement, j’ai ouvert mon exemplaire du livre de Quamman, Natural Acts, et, sur la page de couverture j’ai griffonné quelques dernières paroles. Au cas où. Je voulais demander aux autorités du parc de ne pas tuer les lions qui m’avaient tué – après tout, c’étais moi l’intruse chez eux. Je ne voulais certainement pas qu’il y ait des poursuites: c’était moi qui avais choisi d’être ici. Et je ne voulais pas que Nick se sente coupable; Dans mon mot, je lui disais que je n’avais jamais été plus heureuse. C’est la vérité. »
« Wild thing, you make my heart sing… » (The Troggs, 1966)
Nichols est surtout connu pour sa longue collaboration avec The National Geographic Society, mais Aperture a également publié d’autres livres de lui, Brutal Kinship (1999) et Earth to Sky: : Among Africa’s Elephants: A Species in Crisis (2013).
C’est « Une vie sauvage » pleinement vécue.
Une idée folle.
W.M. Hunt
Le collectionneur de photographie W.M. Hunt écrit sous le nom de The Unseen Eye. Il est un collaborateur occasionnel de L’Œil de la Photographie, qu’il a soutenu dès le début.
Wild: Michael Nichols
27 juin – 17 septembre 2017
Philadelphia Museum of Art
600 Benjamin Franklin Pkwy
Philadelphia, PA 19130
Etats-Unis