Et oui, l’Argentique revient en force! Des articles et des documents en témoignent….
Mais franchement, qui aurait bien pu l’imaginer il y a tout juste quelques années, alors que depuis le début du 21ème siècle beaucoup sont ceux qui dans leur viseur numériques et autres téléphones shootent des images sans finalement savoir vraiment pourquoi?
Et, quand à regarder les images numériques enregistrées suivies de ces longs numéros….stockées ici ou là sans légende, alors?… Ces images que l’on a d’ailleurs souvent difficulté à retrouver, qu’en penser?
Depuis quelques temps donc, de jeunes générations curieuses veulent savoir ce que signifie photographier, que sous entend ce verbe magique? C’est « du coup » (un mot à la mode), toute une philosophie qui prend forme, se développe et revient en surface, celle des papiers photographiques.
Etre jeune ou moins jeune? Finalement peu importe. C’est d’abord ici, prendre de son temps pour regarder, ressentir, choisir, cadrer, mettre en page, puis au final décider d’appuyer sur le bouton pour déclencher et donc saisir. Bref, autant de moments qui se succèdent et qui deviennent si importants.
Plus tard, ce seront d’autres moments, ceux d’un regard paisible sur une image tirée sur un beau papier palpable, que l’on saisit avec douceur et ce, autant de fois qu’on le souhaite!. C’est toute une histoire vécue et peut-être pas, qui se fait jour sur le papier et qui pour certaines images reviennent en mémoire.
Aujourd’hui se pose aussi une question: avec ce retour en arrière et ce renouveau de l’argentique bientôt bi-centenaire, ( première photographie prise en été 1827 par son inventeur Nicéphore Niépce: « le Point de vue du Gras » image d’histoire saisie dans sa propriété, à Saint-Loup de Varennes en Saône et Loire ) ces constats sont-ils synonymes d’un va et vient permanent dans notre temps, ou bien simplement comme le sont toujours d’importantes vagues, une tendance passagère à l’ancien, à une certaine nostalgie? Dans tout cela, il y a d’abord pour cette jeunesse, une belle curiosité, une certaine soif de connaitre, de savoir ce que nos anciens ont su inventer, créer, développer puis, au fil des années qui se sont succédées, ce que des pionniers nous ont transmis.
Aujourd’hui, dans ce retour à la photographie argentique, des jeunes ont envie de découvrir par eux-mêmes, ce qui a bien pu se passer avant l’époque du numérique. Nait aussi, l’ardent désir d’approcher des temps culturels authentiques, avec de vraies images, des empreintes que l’on fixe pour toujours, celles de différents passages…La démarche de cette jeunesse nous apparait moderne et noble, à l’inverse d’un consumérisme permanent.
Il est vrai que l’Argentique lui, nous oblige à épouser et à maitriser d’anciennes façons de penser, d’agir et de photographier autrement. Cette jeunesse à bien raison de vouloir savoir ce qui s’est vécu et réalisé avant, elle ne s’y trompe pas !.
Jacques Revon
Journaliste honoraire, auteur, photographe
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Revon