Introduction et conseils avant d’aborder la fabrication et l’utilisation d’un révélateur alternatif écologique.
Après avoir un peu investigué dans ce domaine, ces petites recettes que je vous propose ne sont d’abord que des résultats relatifs à mes propres essais.
Pour ce type de recherches, des paramètres variés peuvent être pris ici en considération, comme la nature et la qualité des produits utilisés, à savoir l’origine et le type d’ingrédient ou de liquide choisi dont la teneur en phénols ou polyphénols permet de fabriquer un révélateur dit alternatif : café, vin rouge, bière, cidre, thé vert ou thé noir, herbes aromatiques séchées ou fraichement cueillies, mélangées ou pas lors d’une décoction nécessaire…
Il y a là encore, sincèrement un long travail de recherches à poursuivre dans ce sens.
Tous ces ingrédients, ne possèdent pas un dosage identique de phénols ou de polyphénols, composés d’origine végétale antioxydant, présents dans un grand nombre de végétaux, c’est ici l’élément moléculaire important. Ce sont donc vous pouvez l’imaginer, ce qui rend ces recherches à la fois passionnantes, incertaines et plus ou moins évolutives. Ces fiches-recettes seront donc adaptables et perfectibles par quiconque aurait envie de se lancer dans cette aventure argentique.
Les résultats de ces essais pourront vous donner déjà, quelques bases et pistes pour, si vous le souhaitiez un jour, cheminer sur cette voie des révélateurs alternatifs et, vous permettre de tenter l’expérience de développer un film noir et blanc dans autre chose que dans une chimie photographique traditionnelle.
Je n’ai ici rien inventé, j’ai simplement eu l’envie de vous donner le retour de mes quelques essais effectués les ingrédients que j’ai utilisés, quelques quantités de ceux-ci avec la manière que j’ai utilisée. Pour avancer dans ces essais, j’ai dû investiguer prudemment sur un seul paramètre à la fois, comme par exemple avec la température plus ou moins haute à décider durant le développement du film ou de la pellicule, et dans un deuxième temps, avec cette fois la durée de développement que j’ai dû adapter au fur et à mesure des résultats obtenus.
On peut ici réfléchir également sur la sensibilité du film à programmer lors de la prise de vues et sur le contraste final que l’ion pourrait obtenir avec tel ou tel révélateur alternatif. Le film apparait-il finalement normal ou un peu clair du fait d’un manque de temps de développement ou bien au contraire, le support devient-il dense et légèrement coloré par l’ingrédient choisi, à cause d’un excès de développement ou d’une température de développement trop élevée?.
Autant d’observations que vous allez devoir découvrir et prendre en compte.
Tous ces paramètres se décident petit à petit lors de l’utilisation du révélateur alternatif que vous fabriquez, avec: soit du café, du vin rouge, de la bière, du cidre, du thé vert ou du thé noir, ou avec un choix varié d’herbes aromatiques, utilisées de façon mélangées ou individuelle.
Le constat, c’est qu’il vous faudra du temps pour maitriser vos développements, de la patience, de l’observation et sans doute au fil du temps et de vos choix, un peu d’habitude pour cerner les résultats et donc les interpréter. C’est aussi n’ayons pas peur des mots, une forme d’aventure photographique argentique écologique.
Enfin, ces révélateurs alternatifs (maison) s’oxydent assez vite, vous allez donc devoir les utiliser rapidement une ou deux fois, mais sincèrement pas davantage. Je vous conseille même si vous savez que vous aller devoir développer un film de cette manière, c’est de confectionner votre révélateur alternatif qu’une ou deux heures avant son utilisation, c’est selon moi la solution la plus rationnelle et la moins risquée. Aussi, prenez bien soin immédiatement après sa fabrication de conserver ce révélateur, dans une bouteille en plastique opaque et bien fermée, surtout si vous souhaitiez peut-être l’utiliser une seconde fois, et ce je le rappelle dans un temps relativement court.
Jacques Revon
Chronologie et méthode de travail pour le traitement d’un film ou d’une pellicule dans un révélateur alternatif
- Préparer soigneusement votre environnement en disposant sur votre plan de travail, les principaux éléments dont vous aurez besoin dans l’obscurité lors du chargement du film dans la En plus de la cartouche de film ou de la pellicule, disposez: ciseau, cuve, spire, axe de la spire et couvercle de la cuve…Il faudra gérer tout cela dans le noir.
- Vérifier d’ailleurs si l’obscurité est bien totale avant de charger votre film ou la pellicule sur la spirale avant de la disposer dans la
- Effectuer ici dans le cas d’un développement dans un révélateur alternatif et en tout premier, un pré-mouillage de votre film avec une eau si possible à environ 20° durant 5 minutes pour préparer physiquement l’émulsion à son traitement.
- Pendant ce temps, préparez votre révélateur à la température que vous avez décidée, en disposant son flacon qui le contient dans un bain-marie à la température
- Au bout de 5 minutes, videz l’eau de la cuve, ce qui permet aussi à l’anti-halo d’une pellicule de format 120 de s’évacuer, et remplissez de nouveau votre cuve avec cette fois votre révélateur alternatif et n’oubliez surtout pas de déclencher votre chronomètre pour gérer le temps de développement avec les agitations nécessaires.
- Durant la première minute de développement, agitez la cuve en permanence par rotation et avec En la reposant, tapotez aussi le fond de votre cuve sur l’évier, afin de faire remonter des bulles qui pourraient se former à l’intérieur, sur les parois de la spire.
- Durant la durée du développement, vérifiez de temps en temps la température du révélateur avec votre thermomètre spécial et, si besoin, positionnez votre cuve de développement de temps en temps, dans un récipient bain-marie que vous avez donc pris soin de préparer à l’avance afin de maintenir la température
- Durant tout le temps de développement et à chaque minute, agitez doucement votre cuve comme précisé ci-dessus, 5 à 10 secondes par
- A la fin du développement, reverser votre révélateur alternatif dans son flacon en prenant bien soin de le fermer si vous souhaitez l’utiliser une seconde
- Encore bien fermée elle aussi, et avant l’opération de fixage, rincez abondamment votre cuve à l’eau courante tempérée plusieurs fois, pour éliminer le reste de révélateur encore présent sur le film et ainsi libérer la coloration créée par tel ou tel révélateur alternatif: couleur brune pour le café, vert foncé pour le vin rouge, jaune pour le thé, marron pour la bière et jaune-orangé pour les herbes aromatiques.
- Versez maintenant le fixateur dans la cuve, puis agitez la cuve durant une minute. Au bout de trois minutes de fixage vous pourrez ouvrir la cuve et découvrir sur la spire, le début de votre film devenu visiblement transparent. S’il apparait en surface encore un peu laiteux, continuez de fixer une bonne minute.
- Le traitement du film est maintenant quasiment terminé, il ne reste plus que l’opération de lavage, si possible à la température de l’eau courante et ce durant une dizaine de minutes, en prenant bien soin de vider la cuve plusieurs fois durant le lavage afin d’éliminer l’hyposulfite.
- Le lavage permet d’éliminer les sels complexes qui se sont formés durant le
- Pour économiser l’eau lors du lavage de votre film, ce qui est de plus en plus nécessaire de nos jours, je vous propose la méthode préconisée par Jost j Marchesi dans l’ouvrage ILFORD PROCÉDÉ NEGATIF édité en 1980 aux Editions Jean Spinatsch à Genève, à la condition, que vous ayez fixé votre film avec le fixateur
- 1 Videz bien la cuve pour laver et rincer la spirale qui contient votre film ou
- 2 Remplissez la cuve avec de l’eau puis renversez-la lentement 5
- 3 Videz de nouveau la cuve, puis remplissez-la, et cette fois renversez-la 10
- 4 Videz de nouveau la cuve puis remplissez-la une troisième fois et renversez la 20
- 5 Si vous souhaitez que votre film puisse se conserver le plus longtemps possible, alors effectuez encore deux fois le conseil numéro 4.
- Après, c’est enfin le moment de tremper une dernière fois la spire dans un agent mouillant durant 30 à 60 secondes, ce qui permet de réduire la tension superficielle de l’eau et favorise ainsi le ruissellement régulier de l’eau adhérant à la surface du film. Vous pouvez aussi tremper votre film dans de l’eau distillée durant une minute pour cette fois, éliminer le calcaire contenu dans l’eau.
- Après seulement mais pas avant, vous pourrez enfin dérouler votre film de la spire et le regarder délicatement, avant de le faire sécher.
- Sur un fil tendu, suspendez le film en l’accrochant avec une pince, puis lestez-le à l’opposé avec une seconde
- Une fois séché, prenez le temps nécessaire pour découvrir votre film et le résultat de votre développement.
- Pensez à vous munir si possible de gants blancs pour manipuler votre film afin de ne pas risquer de le marquer de vos
- Enfin, notez déjà de manière précise vos observations afin de pouvoir comparer vos résultats au fur et à mesure de vos essais de développements ce qui vous permettra plus tard, d’affiner un choix d’utilisation de tel ou tel révélateur alternatif, celui qui convient le mieux aux négatifs que vous souhaitez
- Vous l’avez compris, ces recherches font partie d’une démarche photographique qui l’on adopte ou pas et ce de manière très
- Toutes ces petites recettes sont uniquement données ici à titre d’indications, vous pouvez les adopter comme une base de travail mais aussi les adapter à votre convenance en fonction de vos propres résultats et de vos choix.
- Dernier avantage, après son utilisation, vous pourrez rejeter votre révélateur alternatif écologique dans votre évier.
Jacques Revon
Journaliste honoraire, auteur, photographe.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Revon