Le festival de photographie de Łódź accueille de nombreuses expositions dont celles de l’open program, un appel à projet auquel 1200 photographes ont participé. Six séries ont été sélectionnées. Parmi elles, celle de Camilla de Maffei et d’Adrien Selbert. Ils ont tous les deux travaillé sur un pays des Balkans et les peuples qui les habitent.
Les bords réels, Adrien Selbert
Lorsqu’il a 20 ans, Adrien Selbert passe l’été à Sarajevo avec Aude Léa Rapin. Enfants, ils avaient tous les deux été marqués par les images de guerre des années 90, diffusées dans les journaux télévisés. Fascinés par la Bosnie, ils ont tourné Nino’s place : un film retraçant le combat d’une mère pour retrouver son fils quinze ans après le génocide de Srebrenica.
Dans la série Les bords réels, Adrien Selbert s’intéresse à l’après-guerre et à la reconstruction du pays 30 ans après. Fruit de 10 ans de recherche, de rencontres et d’allers-retours en Bosnie, Les bords réels offrent une capture de la société bosniaque après son traumatisme.
The Great Father, Camilla de Maffei
Camilla de Maffei s’est intéressée à un autre pays des Balkans, situé plus au sud : l’Albanie.
Régime dictatorial entre 1945 et 1991, le pays est dirigé d’une main de fer par Enver Hoxha. Les Albanais vivent alors dans la terreur des lois liberticides. Le travail de Camilla de Maffei s’inscrit 30 ans après la chute du régime et la libéralisation du pays. La photographe a vécu plus d’un an en Albanie pour analyser la société avant de la photographier. Les textes de l’exposition sont encadrés au même titre que les photographies. Écrits par le journaliste Christian Elia, ils recoupent des témoignages de vie d’Albanais : des travailleurs, des femmes, de jeunes adultes, etc. Des histoires uniques, mais tous subissent des situations d’inégalités et d’exploitations. Authentique et sans pathos, le travail de Camilla de Maffei cherche à photographier le peuple albanais et son désir de liberté.
Ces deux travaux de Camilla de Maffei et d’Adrien Salbert, indépendants l’un de l’autre, sont des projets artistiques s’inscrivant dans une dimension presque sociologique. Ils ont passé de nombreuses années dans ces territoires, à vivre et à rencontrer des habitants. À travers leurs objectifs, ces artistes nous invitent à une réflexion profonde sur l’histoire et la résilience des peuples de cette région.
Retour sur le Fotofestiwal
Du 13-23 juin 2024
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