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Łódź , capitale polonaise de l’image

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De la Pologne, on ne connaît généralement que le nom de villes lointaines et quelques noms d’illustres citoyens. Et pourtant, la Pologne est tellement riche de diversité. Prenez Łódź par exemple (prononcé Woudge), quatrième ville du pays. Comment la décrire en quelques mots ? Capitale polonaise du cinéma serait un bon début. Łódź est surtout connue pour son industrie qui autrefois la faisait rayonner en Europe de l’Est. Les usines de cotons, en briques rouges, avaient pignon dans chaque rue ou presque.

Łódź, l’exception culturelle polonaise pendant la guerre froide

Au cours de la guerre froide, Łódź représente une oasis culturelle pour la Pologne, alors à l’est du rideau de fer. En 1947 ouvre l’École nationale de cinéma de Łódź, qui obtient vite une renommée nationale. C’est à Łódź que naît la Nouvelle vague polonaise dans les années 60 et que sont formés de grands cinéastes comme Andrzej Wajda, Krzysztof Zanussi et Roman Polanski, avant que ces derniers ne partent à la fin de leurs études de l’autre côté du mur.

Lieu de sédition en 1968, l’école de cinéma, rebaptisée « École supérieure d’art dramatique et de cinéma » passe sous le contrôle de l’État, mais continue à être une bulle de liberté. Ce n’est pas un hasard si le premier groupe de jazz polonais y est né. On pouvait également voir dans cette école des films étrangers qu’une voiture de l’ambassade des États-Unis venait récupérer à l’aube. N’ayant rien à envier à l’école de cinéma de Varsovie, elle continue à influencer la nouvelle génération de cinéastes et de photographes.

 

Quand Łódź devient »Hollyłódź »

Trente ans après la chute du bloc soviétique, un vent de liberté souffle sur Łódź. Lorsqu’on foule le pavé de la ville, on remarque avec amusement la cohabitation d’immeubles délabrés du XIXe siècle et la présence au bout de la rue de petit gratte-ciel de verre. Łódź, l’authentique, a su rester populaire : il suffit de s’éloigner de l’araire de Piotrkowska – l’avenue de 4 km autour de laquelle la ville a été construite pour le ressentir. Ces maisons d’une autre époque, pour un regard français, vous plongent dans un film dans lequel on rencontre les dreziarze – ces jeunes hommes typiques de l’imaginaire des années 2000, chauves et vêtus d’un survêtement, qui arpentent les ruelles des métropoles polonaises. Rassurez-vous, nous n’en avons pas croisé…

En développant l’industrie cinématographique, Łódź a pris un nouveau tournant que les cinéastes de l’époque ont immortalisé sur des pellicules. La plupart des films polonais de l’après-guerre y ont été tournés, comme « La Terre de la grande promesse”, d’Andrzej Wajda, où l’environnement multiculturel et industriel de la ville est au centre de l’histoire.

Pour ces usines abandonnées, une nouvelle jeunesse se présente à eux, tournée vers la préservation de patrimoine industriel. Certains sont reconvertis en centres culturels, comme l’Artincubator où se tient le festival photographique de Łódź. Les briques rouges n’ont pas dit leur dernier mot.

5 films pour découvrir le cinéma polonais :

Les Fleurs bleue, d’Andrzej Wajda

Ida, de Pawel Pawlikowski

Trois couleurs : Bleu, Blanc, Roug, trilogie de Krzysztof Kieslowski

La Terre de la grande promesse, d’Andrzej Wajda

Le Pianiste, de Roman Polanski

 

Retour sur le Fotofestiwal
Du 13-23 juin 2024
https://fotofestiwal.com/2024/en/

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