La photographe française Lizzie Sadin remporte le 8e prix Carmignac pour le Photojournalisme. Son projet sur l’esclavage des femmes et filles au Népal a conquis le jury, présidé par Monique Villa. La photographe reçoit une dotation de 50 000 euros. Son travail sera exposé à l’Hôtel de l’Industrie de Paris dès le 20 octobre puis édité en un ouvrage monographique.
De février à mai 2017, la photographe s’est rendue au Népal pour documenter ce traffic humain encore peu médiatisé. À la suite du tremblement de terre de 2015, la société népalaise s’est trouvée bouleversée et changée en profondeur. Les trafiquants humains et réseaux criminels se sont amassés auprès des plus démunis, forçant femmes et filles à l’esclavage et construisant des réseaux économiques sur la traite d’humains. Les travaux de Lizzie Sadin nous montre que cette forme d’esclavage est aussi culturelle, « forcée par des amis ou des membres de la famille » dont les besoins économiques se font vitaux.
Lizzie Sadin est née en France. Elle se consacre à la photographie en 1992, couvrant le désastre écologique en Amazonie, des zones de conflits tels que le Kosovo ou la zone israélo-palestinienne. En 1998, sort sa série « Est-ce ainsi que les femmes vivent ? », formidable et effarante mise en lumière de la condition féminine et des violences conjugales en France. En 2004, elle continue son travail sur la traite des femmes avec une série sur les mariages forcées en Éthiopie. De 2007 à 2009, elle révèle le tourisme sexuel en Moldavie. Elle a reçu le Visa d’Or en 2007.