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Livre : Magnum Paris aux éditions Flammarion

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Les photographies d’une pléiade de photographes de Magnum – Capa, Cartier-Bresson, Gilden, Depardon, Barbey, Riboud, Parr – figurent dans Paris Magnum, un livre publié chez Flammarion, distribué aux Etats-Unis par Rizzoli, et qui composent bien sûr la grande exposition à l’Hôtel de Ville de Paris. Ensemble, ils témoignent de l’évolution de la capitale entre les années 1940 et 2000, presque mieux qu’un manuel d’histoire ou un ouvrage de sociologie, à travers les images et leurs regards comme précieux témoignages.

Ces images en noir et blanc, notamment celles de Capa, HCB et David Seymour, dit Chim, tous trois fondateurs de l’agence en 1947, nous rappelle le Paris ouvrier suintant la pauvreté, de petites gens occupés à de petits métiers, de quartiers aux murs encore lépreux, tel ce portrait d’un livreur de charbon au repos sur ses sacs réalisé par David Seymour (1936), ou encore cet instantané signé Henri Cartier-Bresson de manutentionnaires du quai de Javel couverts de plâtre (1932).

Les images de la Libération sont certaines des plus remarquables. Elles illustrent la liesse et les ultimes combats face aux soldats allemands, les prisonniers de la Wehrmacht exhibés mains en l’air dans les rues. L’après-guerre et l’amorce des Trente Glorieuses montrent une ville encore grave et une population soumise à la disette. En 1954, Marc Riboud photographie l’abbé Pierre dans sa première campagne pour les dons aux mal-logés. David Seymour immortalise deux jeunes zazous avec leur look de sages rockers (1952). Les premiers reporters de Magnum racontent aussi le Paris en colère, solidaire et militant, les manifs du Front populaire en faveur du Parti communiste, un piquet de grévistes distribuant des boîtes de sardines aux ouvriers en 1936, ou les boursicoteurs qui s’affolent devant la Bourse, fascinante photo de Robert Capa (1937). On prend le temps de s’amuser tout de même en admirant un hercule de foire sur le boulevard de Clichy (Herbert List, 1936).

Au milieu de toutes ces photographies humanistes, même les riches ont l’air modestes. Les riches, le luxe, les paillettes, ce sont d’ailleurs les sujets des photographes de Magnum lorsque apparaît couleur: mannequins, défilés, stars de la musique ou du cinéma. Et puis de nombreuses photographies de rue parfois bien différentes des classiques d’après-guerre, suggestives, abstraites, notamment celles de Georgui Pinkhassov. Ainsi, au fil du livre, le Paris des travailleurs s’estompe derrière celui de la consommation et du spectacle. La minijupe, Mai 68, Jean-Paul Sartre, la pyramide du Louvre, Chirac cigarette au bec, Giscard jouant les guides à l’Elysée, Gainsbourg devant sa statue au Grévin, le chantier de La Défense. Ultime exploration des photographes, la marginalité, les prostituées, les quartiers chauds, les banlieues, et évidemment un peu de bohème au bord de la Seine. Une édition assez large qui mêle aussi bien scènes en intérieur et extérieur, portraits ou paysages, qui illustre les modifications architecturales, sociologiques et culturelles d’une ville devenue, comme le montre une étrange image représentant plusieurs souvenirs de la Tour Eiffel, métropole touristique.

LIVRE
Paris Magnum
Edité par Eric Hazan
Chez Flammarion et Rizzoli
45€ / $65
ISBN: 978-2-08-030152-9

http://www.rizzoliusa.com

http://editions.flammarion.com

EXPOSITION
Paris Magnum, la capitale par les plus grands photoreporters
Jusqu’au 28 mars

Hôtel de Ville de Paris
Place de l’Hôtel de Ville
75004 Paris

http://www.paris.fr

http://www.magnumphotos.com

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