Rosegallery, Los Angeles présente l’une après l’autre deux expositions On Hollywood puis She et confirme le talent de Lise Sarfati qui rejoint le cercle fermé d’artistes français qui s’exportent avec succès.
Lise Sarfati arrive à New York en 2003. Elle part à New Orleans pour commencer sa série The New Life (Twin Palms, Publisher 2005). Puis elle traverse de nombreuses petites villes au Texas, en Arizona, en Californie et en Oregon. Elle revient à Los Angeles en 2009 et 2010 pour photographier les femmes qu’elle a croisées sur les boulevards du quartier d’Hollywood.
Alors que She est un jeu de miroir intime et complexe entre quatre femmes, deux fois deux soeurs, On Hollywood est axé sur le paysage. Les deux séries se suivent mais ne se ressemblent pas. Elles font partie d’un puzzle que Lise Sarfati construit patiemment, inlassablement. Les personnages féminins ont des points communs : elles sont fragiles et fortes à la fois, elles sont décalées, elles se projettent dans une réalité dont elles seules semblent détenir la clef. Pour On Hollywood les rencontres sont le fruit d’une démarche précise. Les femmes de cette série sont vulnérables mais ce sont des femmes qui se battent pour leur survie : des danseuses, des junkies, des actrices en mal de rôle, des provinciales. Sarfati a choisi ces filles pour leur personnalité, leur aura, leur vie décalée. « Elles sont réelles et c’est leur charge émotionnelle qui m’a attirée vers elles. » On a l’impression que ces femmes traversent la vie comme des fantômes. Il n’y a jamais de regard direct. « C’est le viewer qui est le seul à regarder et à promener son regard sur la surface de l’image. Ce qui donne à l’image sa propre autonomie. Les filles sont aussi importantes que le paysage. » Elle choisit les lieux sans caméra, avec son regard, en revenant de nombreuses fois au même endroit car elle s’y sent bien.