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Life: Carl Mydans Returning with MacArthur

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En 1944, j’étais en France quand je reçus un message codé de Life magazine qui s’imprima en lettres brillantes dans mon esprit : MacArthur retournait aux Philippines. Le temps que j’arrive à Leyte, cependant, l’atterrissage était terminé et une photo de MacArthur descendant d’avion avait déjà été réalisée et publiée. Pendant que les dernières escarmouches de la bataille de Leyte avait lieu, l’officier chargé des relations publiques de MacArthur nous rassembla et nous dit : « MacArthur ira suivre l’assaut de Luzon sur le USS Boise ». J’étais le seul photographe, à l’exception des militaires, sur l’USS Boise. J’étais à bord de la même barge de débarquement que MacArthur, et je suis descendu à terre avec lui.

Ce n’est que lorsque nous sommes arrivés près du rivage que nous avons vu que le génie avait… installé une série de pontons carrés en acier qui avaient été rassemblés pour créer une plateforme de débarquement pour que MacArthur puisse marcher jusqu’à la rive. Quand je vis que nous nous rendions vers ces pontons, je montais en haut de la rampe d’une des barges pour préparer le moment où je pourrais sauter sur eux pour le photographier en train de prendre pied dans les Philippines. J’ai entendu les moteurs changer de régime, j’étais prêt et je sautais sur les pontons. Quand je me retournais, la barge était déjà en train de reculer pour s’éloigner. Pour avoir passé beaucoup de temps avec MacArthur, je compris très vite ce qui était en train de se passer. Il évitait les pontons et se rendait à terre en passant directement par l’eau, plus bas sur la plage. Je courais donc pour remonter les pontons avec les appareils qui brinquebalaient sur moi, et je vis la barge suivre une route parallèle à la ligne du rivage. Je la suivis, courant le long de la rive, jusqu’à ce que, comme je m’y attendais, la barge tourna pour se diriger face à la plage, et alors je pus attendre tranquillement dans mes chaussures sèches que MacArthur parvienne jusqu’au rivage en pataugeant dans l’eau jusqu’aux genoux. Je l’ai photographié et c’est mon cliché de MacArthur revenant aux Philippines.

Tous ceux qui demandent : « combien de fois le général MacArthur a refait cette scène pour vous » ne savent pas grand chose du comportement de MacArthur avec les photographes. Un de ces principes était de ne jamais faire ce que ceux-ci pouvaient lui demander. Si le général était dans une foule, et que les photographes essayaient désespérément de faire une photo de son visage, et que l’un d’eux l’appelait en lui demandant : « Pourriez-vous vous tourner par ici, s’il vous plait, général ? », il se refusait à faire le quart de tour nécessaire. J’ai passé des années avec MacArthur, et il a été très gentil avec moi dans de nombreux domaines, mais il m’a toujours traité comme si c’était mon rôle de le photographier sans son aide. Tout comme c’était son rôle d’atterrir à Luzon, c’était à moi de le photographier arrivant sur la plage. Il ne le fit qu’une fois, et c’est comme ça que je l’ai capturé.

(Interview du 9 janvier 1992 par John Loengard, LIFE Photographers: « What They Saw, Boston », A Bullfinch Press Book, 1998)

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