L’équivalent de Photomed s’est ouvert ce week-end à Beyrouth. Ce festival est en fait le petit frère de Photomed qui se déroule chaque année à Sanary-sur-mer, consacré aux photographes méditerranéens. C’est C. Charbonnier qui a couvert pour l’Oeil cette manifestation.
Photomed s’exporte au Liban
Dans la salle d’exposition qui accueille les photos de l’italien Nino Migliori, les coupes de champagne et les petits fours circulent de mains en mains. Le coup d’envoi de ce premier Photomed Liban est donné en ce jeudi 16 janvier. Le public libanais a répondu présent, malgré le contexte sécuritaire tendu. Le jour même, une bombe a explosé dans une ville de l’est du pays. Pour les organisateurs il n’était pourtant pas question d’abandonner si près du but : « C’est une sorte de résistance culturelle d’être là ce soir », explique Serge Akl, directeur de l’office du tourisme libanais en France et partenaire du festival. « Nous avons décider de ne pas annuler ou de reporter le festival, tout en prenant en compte notre responsabilité concernant la sécurité des participants », précise Philippe Heullant, à l’origine du festival.
Né il y a trois ans dans la petite ville de Sanary sur la côté varoise du sud de la France, Photomed met à l’honneur, comme son nom le fait deviner, photographie et méditerranée : « Une photographie qui n’avait pas toujours sa place dans les festivals ou la presse spécialisée », précise Jean-Luc Monteroso, son directeur artistique. Avec plus de 55 000 visiteurs pendant les trois semaines de l’édition française 2013, le festival s’impose au fil des années comme un incontournable de la scène photographique. Pour la première fois, il prend le large et s’installe de l’autre côté de la mer, au Liban, pays invité d’honneur après la Turquie en 2011 et le Maroc en 2012.
Photos et artistes ont fait le déplacement jusqu’à Beyrouth afin d’aller à la rencontre d’un autre public, « afin de rendre plus réel notre souhait de réussir d’un point de vue culturel l’Union pour la Méditerranée, projet initialement politique », explique Philippe Heullant. Comme en France, les organisateurs jouent la carte de la convivialité ; les photographes sont présents pendant quelques jours pour accueillir les spectateurs sur les sites des expositions : « Le succès du festival à Sanary n’est pas étranger à l’ambiance chaleureuse qui se dégage de cette petite ville méditerranéenne, ici nous avons voulu recréer cette atmosphère », raconte son fondateur.
Paysages, hommes et femmes, noir et blanc et photos couleurs se côtoient dans neuf lieux différents de la capitale libanaise. Au total, quinze artistes sont exposés pendant un mois, jusqu’au 16 février. L’occasion de découvrir ou redécouvrir, pour les plus avertis, le travail du maître italien Nino Migliori qui ouvre le bal de la soirée inaugurale. Mais aussi d’aller à la rencontre de la face cachée du réalisateur Costa Gavras, photographe dans l’intime qui ouvre pour la première fois sa photothèque personnelle au regard des spectateurs. L’occasion enfin de se familiariser avec la photographie libanaise du plus connu de ses représentants Fouad El Khoury à la génération montante, car c’est bien l’objet de ce festival : inviter des grands noms de la photographie pour entraîner dans leur sillage les jeunes talents à la rencontre du public.
FESTIVAL
Photomed
Du 17 janvier au 16 février 2014
Beyrouth
Liban
http://www.festivalphotomed.com/index.php/lib/Photomed