« Lose Memory »
La première fois lorsque j’ai demandé à Ning Kai où il travaillait sa réponse : « Bien, au gouvernement. »
Né en 1987, Ning Kai a effectivement été dans une Agence gouvernementale en charge de la photographie mais depuis sa vie a changé de direction. Toutes les épreuves étaient là pour défier, remettre en question ce jeune homme, romantique et torturé, afin d’ exacerber sa sensibilité. Tous les jours de la vie laissent une trace, un souvenir et donne un sens à notre mémoire. Nin essaie d’appréhender toutes les choses qu’il lui semble avoir rencontrées avant dans ses photos car il a peur qu’un jour, dans le futur, il pourrait perdre cette mémoire.
Ning est comme un chien heureux, assez prévisible pour prendre son appareil photo afin de saisir ce qu’il adore. Il peut rencontrer le passé qui semble maintenant si lointain, comme un rêve, dans ses images, des oiseaux sous un porche, des feux d’artifice dans le vent, le silence des talons hauts qu’il entend claqués, etc. Est- ce la réalité quotidienne ou un rêve qui disparaîtrait rapidement ? Quoi de nos vies ? Lorsque l’on nous a coupé le cordon ombilical et que nous sommes devenus des individus indépendants, nos vies sont devenues un long voyage. La photographie n’est pas seulement un outil pour sauver notre mémoire de toujours mais aussi une machine à créer de nouveaux rêves.
Texte de Yan Ming, commissaire de Ning Kai