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Lianzhou 2011 –Li Jun

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Nous, le peuple chinois, sommes en difficulté dans le tourbillon du cynisme, sans aucune exception.

Ceci exprime ma compréhension du temps. Nos expressions sont frénétiques, nos corps sont tordus. Nous marchons de l’avant avec des progrès vigoureux. Les gens se gorgent d’auto-satisfaction extrême à tous les égards, mais ce soulèvement en contre-bas reflète une insatisfaction et une impuissance plus profondes, parce que certaines choses innées ne peuvent pas être accomplies et que la réalité ne peut pas être modifiée. De l’intérieur, nous obtenons le caprice. Cet état semble être celui d’une personne qui a arrêté sa croissance psychologique dans son enfance. Son corps est mature mais il a renoncé à l’auto-amélioration et à la satisfaction de l’esprit. Il se livre simplement au plaisir de profiter de la vie autant que possible. Toutefois, ces parties non satisfaites sont toujours les parties les plus importantes et les plus authentiques. Mais nous décidons de les oublier et de les enterrer d’une manière secrète. Nous nous battons, mais nous ne sommes pas dans un dilemme.
Quand j’ai déménagé dans un nouvel endroit, il y avait une usine pharmaceutique entouré par un mur de l’autre côté de la rue. Un jour, j’y suis passé, l’insistance d’un démolisseur soudainement coincé sur le dessus finit par briser le mur de ciment. À l’intérieur du mur se trouvait un chantier de construction immobilière géant. Plusieurs années plus tard, ce bâtiment était presque devenu un bâtiment typique de ce lieu, gigantesque, luxueux, hautain et extrêmement complaisant. Pendant ce temps, j’ai commencé à passer du temps dans un couloir aussi large que deux ou trois rues, me tenant à l’écart du monde avec une tasse de thé, un livre et un après-midi. C’est un peu comme se cacher dans la foule. Moins d’un an plus tard, la nouvelle est arrivée comme quoi les larges voies peu profondes allaient se transformer en «Nouveau Monde» de Chengdu. Bientôt, les entreprises partantes et l’équipe d’ingénierie sont entrées, les habitants sont partis. La belle époque était enfin terminée. Le bras de géant finirait par renverser tous les obstacles à l’avant.

Un jour, je suis passé sur cette nouvelle scène et j’ai vu le mur qui avait été traité avec une technique spéciale. Sur le mur, quelques images prises avant la transformation ont été présentées: un vendeur de rue chevauchant un cyclo-pousse, quelques vieillards avec leurs oiseaux de compagnie et ainsi de suite. Le fond de chaque image était sombre, comme si cet endroit était si sale et si désordonné. La présentation de ces images représente une sorte de comparaison. Elle semble montrer la nostalgie du passé, mais en fait, il s’agit du chant des éloges à la beauté et à l’ordre actuel en utilisant le chaos passé. C’est sans doute maintenant notre meilleure époque, et peut-être la meilleure des dernières époques.

Li Jun

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