Le Festival International de Photo de Lianzhou souffle sa septième bougie. C’est pour un Festival un âge de raison. L’an dernier, ce même Festival posait la question fondamentale « le Monde est- il réel ? ». Les photographes ayant dans l’ensemble répondu positivement, quittant une posture métaphysique, la direction du Festival nous propose une réflexion matérialiste sur l’au-delà du paysage social ». Dans ce pays, la Chine qui vit une véritable accélération de l’histoire, les paysages, tant sociaux que géographiques, changent de semaine en semaines. L’œuvre photographique prend dans ce cadre toute sa grandeur, elle peut être autant documentaire que résolument subjective. Le temps et l’espace considérés seront inscrits, graveront une trace sur la surface sensible. Ce thème, l’analyse de l’évolution discrète comme flagrante des sociétés fut déjà proposée en 1966 par la « George Eastman House » à Rochester US. En 1967 une grande exposition au MOMA à New-York dont John Swarkowski fut le commissaire présentât sous le même titre des photographes comme Lee Friedlandler, Gary Winogrand, Diane Arbus… qui initia le mouvement de la « nouvelle photographie documentaire ». Avec à propos et modestie, Duan Yuting , directrice du Festival, devant le nombre, la qualité, la variété des travaux effectués par les photographes chinois sensibles aux transformations rapides de leur environnement décida de les accrocher sur les cimaises de Lianzhou.
Michel Philippot