Depuis une trentaine d’années, le photographe brésilien Valdir Cruz explore les recoins les plus singuliers et éphémères du Brésil, là où peuples et paysages impriment leur marque indélébile à quiconque les observe. Sa nouvelle exposition s’intitule Presences et nous présente un éventail de photographies tirées de trois projets : Faces da Floresta (visages de la forêt pluviale), O caminho das águas (chemin de l’eau), et Raízes (racines). Ces trois présences forment l’âme du parcours exposé chez Throckmorton Fine Art à New York.
Faces da Floresta se compose de portraits réalisés sur six années d’expéditions dans les tréfonds de l’Amazonie brésilienne et vénézuélienne. Valdir Cruz ne s’est pas contenté de rendre visite aux tribus : il a passé plus de cinq mois à vivre au quotidien avec leurs membres – la candeur des images reflète bien l’intimité de sa relation avec eux. Parmi les sujets choisis par l’artiste se trouvent le chef des Waiwai, un archer, une femme Macuxi, un homme au visage et au corps peints, une femme Korubo et son enfant, un garçon avec un arc et une flèche, un jeune homme Macuxi, une fille Yanomami jouant dans un hamac, une scène de chasse, et une danse rituelle de l’après-midi.
Pendant de nombreuses années, le photographe s’est également concentré avec la même intensité sur les cascades dont regorge son état natal, le Paraná, pour constituer le projet O caminho das águas. L’auteur et critique américain Lyle Rexer s’exprime : « l’épicentre du travail de Cruz, c’est l’état du Paraná, dans le sud du Brésil, là où l’immense réseau de cours d’eau et de cascades efface les frontières entre l’Argentine, le Brésil et le Paraguay. Dans ces contrées, l’eau est une force. Tout est mouvement, rien n’est statique. On peut entendre l’eau sans la voir – elle est comme un océan. À la différence de l’océan cependant, son mouvement n’est pas répétitif. C’est celui d’un écoulement sans fin. Le critique Rubens Fernandes Junior emploie le mot ‘immersif’ pour décrire la capacité qu’ont ces courants à emmener l’observateur avec eux. »
Enfin, l’état brésilien de Sao Paulo a chargé Cruz d’étudier et photographier les arbres extraordinaires de la région. C’est ainsi qu’est née la collection de portraits spectaculaires de Raízes. Pour Lyle Rexer, Valdir Cruz « concentre son regard le plus attentif sur les troncs et les racines des arbres les plus grands. Comme pour les chutes d’eau, son appareil crée une seconde nature, avec des points de vue extrêmes, et une sensation exagérée de croissance vertigineuse… Le mouvement des arbres se fait vers le haut plutôt que l’inverse, dans un vaste combat contre la gravité et le temps qui passe… Et pourtant, ces photographies de racines tombantes et de troncs ascendants n’arrêtent pas le temps. Au contraire, elles semblent presque le nier. »
Valdir Cruz, Presences
7 décembre 2017 – 24 février 2018
Throckmorton Fine Art
145 E. 57th Street, 3rd Fl.
New York, NY 10022
États-Unis