La galerie Agathe Gaillard, à Paris, présente en ce moment Songes mexicains, une exposition qui met à l’honneur le Mexique à travers le regard de deux photographes : Colette Urbajtel – française dont la terre d’élection est le Mexique – et Manuel Álvarez Bravo, père fondateur de la photographie mexicaine.
Couvrant la plupart du XXème siècle, Manuel Álvarez Bravo (1902-2002) capture un imaginaire mexicain avant-gardiste, poétique et atemporel inspiré de la littérature, de la peinture, des rencontres avec les artistes mexicains postrévolutionnaires et des grands muralistes comme Diego Rivera, José Clemente Orozco, David Alfaro Siqueiros et Ru no Tamayo. « Don Manuel » illustre à travers la photographie ses « diverses expériences humaines et artistiques ». L’auteur Octavio Paz décrit dans Instante y revelación (1982) l’art des photographies d’Álvarez Bravo comme « essentiellement poétique dans son réalisme et son dépouillement, rempli d’images en apparence simples qui renferment d’autres images ou qui produisent d’autres réalités ».
Colette Urbajtel, elle, compose depuis le plus jeune âge des « scènes dans la rue ou ailleurs ». Elle photographie le Mexique et la France des années 1970 – 1980. Son travail se distingue par une approche sensible de la matière ainsi que par des « correspondances inattendues » ainsi que l’expliquent Gina Rodriguez et Alfonso Morales Carrillo dans l’œuvre La photographie mexicaine, sortie en janvier 2018. Il s’agit d’un regard européen sur sa terre d’adoption dont elle extrait l’essence de la beauté du pays.
Les regards de Manuel Álvarez Bravo et de Colette Urbajtel se distinguent ainsi par une poésie du quotidien où résonne une culture syncrétique, qui caractérise l’identité mexicaine. Nous est donc ici proposé un voyage onirique à travers les époques et le paysage intérieur de ces deux artistes.
Colette Urbajtel et Manuel Álvarez Bravo, Songes Mexicains
Du 8 février au 31 mars 2018
Galerie Agathe Gaillard
3 Rue du Pont Louis-Philippe
75004 Paris
France