Depuis un quart de siècle, la fondation Reinhardt von Graffenried à Berne récompense chaque année le meilleur du photojournalisme suisse. Les photographies soumises au concours doivent avoir été publiées dans la presse du pays pendant l’année précédente. Les images lauréates sont ensuite présentées dans une exposition qui circule dans les trois principales régions linguistiques de Suisse. Cette exposition itinérante est souvent couplée avec celle du World Press Photo.
Le Swiss Press Photo 16, dont les résultats ont été annoncés le 16 février dernier, comptait d’ailleurs parmi ses sept jurés Lars Boering, le directeur du World Press Photo. Ainsi que Daphné Anglès, rédactrice photo du New York Times, Koni Nordmann, directeur de la photographie au Tages Anzeiger de Zurich ou encore le signataire de cet article.
Les images individuelles et les récits en images qui ont été distingués en 2016 jouent résolument des contrastes. La photo emblématique de l’affaire de corruption à la FIFA, une arrestation à Zurich surprise par Pascal Mora, a obtenu le premier prix de la catégorie Actualité. Le drap blanc qui cache un cadre de la FIFA propose un cadre dans le cadre qui ne fait, en raison de sa fonction de dissimulation, qu’amplifier la portée du scandale. Au contraire, le portrait d’une Suissesse de 102 ans par Mara Truog (premier prix de la catégorie Portrait) dévoile tout du passage du temps sur un visage serein.
De même, la série de Niels Ackermann sur les « Enfants de Tchernobyl » décrit une réalité ukrainienne en porte-à-faux avec les images anxiogènes qui proviennent habituellement du pays (premier prix de la catégorie Etranger). Le reportage de Daniel Rihs sur une fête religieuse d’Erythréens en Argovie résonne pour sa part avec force dans une Suisse inquiète, elle aussi, de l’afflux de réfugiés de guerre (premier prix de la catégorie Reportages suisses).
INFORMATIONS
Swiss Press Photo 16
www.swisspressaward.ch